Expérience collaborateur : Tous consommateurs !

Si votre schéma de pensée vous porte à croire que « c’était mieux avant », il peut être difficile d’admettre – et encore plus d’accepter – que nous soyons tous des consommateurs, salarié compris. Ne nous décourageons pas dès les premières lignes ! Sortons plutôt l’expérience collaborateur du laboratoire …

1ère étape : Accepter le changement

Pour rappel, l’acceptation correspond, dans un processus de changement, à la prise en compte d’une nouvelle réalité. La douleur de la perte des éléments passés demeure, sous une forme plus ou moins atténuée. En revanche, l’acceptation est nécessaire pour pouvoir s’engager dans une reconstruction.

Imaginez, au 19ème siècle, un entrepreneur surfe (il a de vagues origines australiennes) sur la révolution industrielle pour développer l’entreprise familiale. Il produit à la chaine (enfin, pas vraiment lui), un bien standardisé (de couleur noire de préférence, c’est la tendance du moment). Son fils, qui a toutes les qualités requises (puisque c’est son fils) lui succède. Moins à l’aise sur un surf, et sans doute trop confiant dans la longévité de l’entreprise, il ne voit pas venir la vague de la société de consommation des années 50.

2ème étape : Intégrer les nouveaux comportements

Comme pour la consommation de biens et de services, aujourd’hui (plus qu’hier et bien moins que demain), le comportement – manière d’agir d’un individu au cœur d’un environnement donné – du salarié évolue. Pour vous en convaincre, si cela était encore nécessaire, faites un détour par le web.

Prudence malgré tout ! Ne saisissez pas uniquement la requête « Comportement salarié » car sinon vous allez prendre un gros coup de blues. Les premiers résultats sont affligeants : « Problèmes de comportement des salariés » ; « Un salarié commet une faute » ; « Gérer les personnalités difficiles au sein de l’entreprise » ; « Comportement agressif d’un salarié : une faute grave »…. J’ai (un peu) le sentiment que Google à quelques soucis avec le management 😊

3ème étape : Oser la confiance avec l’expérience collaborateur

Imaginez le champ des possibles si nous acceptons le postulat que le salarié d’aujourd’hui est un consommateur ! En termes de réflexion, d’approches, de recueil des besoins, de pratiques pour satisfaire la diversité des désirs… Bien sûr, ce changement de paradigme fait peur car comme pour tout changement, c’est une confrontation entre certitudes et incertitudes.

En fait, le choix qui se présente à l’entreprise est simple… S’offrir un ravalement (je ne précise pas de façade, vous l’aurez compris) pour tenter de faire entrer des salariés (pour un engagement limité) dans un cadre qui la rassure. Accepter que les besoins et désirs des collaborateurs soient source d’évolution de ses pratiques managériales.

« L’idée de l’expérience ne remplace nullement l’expérience » – Alain

Ce sujet, marketé sous la terminologie « Expérience collaborateur » mériterait de plus amples développements. Ce sera pour une prochaine fois, le principe du post étant d’être court. C’est bon pour le teasing ? 😊

En attendant, vous pouvez poursuivre l’expérience sur : https://www.parlonsrh.com/

 

Bienveillance- Ressource et Vous

Bienveillance managériale ou comment un poncif transforme la bienveillance en confiture !

Avant que vous ne manifestiez votre indignation, permettez-moi de solliciter votre bienveillance ! J’aimerais partager avec vous cet agacement qui me porte à considérer que le poncif de la bienveillance managériale s’apparente à la confiture…(alors même que mon petit-déjeuner est déjà loin).

Deux images me viennent à l’esprit :

  • L’une culinaire : la confiture est le résultat de la cuisson, dans du sucre, de fruits entiers (collaborateurs à fort caractère) ou coupés en morceaux (collaborateurs dont la zone d’influence est réduite)
  • L’autre historique : en référence au graffiti, tagué sur un mur en 1968 par Jean Delacour, et repris par la suite par deux autres humoristes, Pierre Desproges et Françoise Sagan 😊 : « La culture (bienveillance), c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale ».

Bon, je me doute que ces deux références ne vont pas inciter les esprits pinailleurs à poursuivre leur lecture, tant pis continuons avec les plus téméraires.

Du 16ème siècle où la bienveuillance exprime la volonté de vouloir le bien de quelqu’un, nous sommes aujourd’hui arrivés à la bienveillance, acte délibéré de protéger autrui (veillant) en se montrant attentionné, compréhensif, gentil, ouvert à la différence, désintéressé… J’arrête là, c’est trop bon !

Sauf que, désolée de gâcher la fête, la bienveillance ne se décrète pas. Comme toute valeur, elle n’a de valeur que dans sa traduction en actes.

Pour réduire l’écart (dit grand en gymnastique artistique) entre la théorie des valeurs affichées et leur mise en pratique au quotidien, les marchands de poudre à motivation regorgent d’ingéniosité pour accompagner les entreprises vers un management bienveillant. Amusez-vous à chercher « management bienveillant » sur le Net (après avoir terminé la lecture de ce post, merci !), vous entrez dans une caverne d’Ali Baba où même Jack Ma ne retrouverait pas ses petits.

Mais dites-moi, est-ce bienveillant de faire porter une telle charge morale aux managers ? Rappelons à toute fin utile que le manager est en 1er lieu un être humain (avec ses points forts mais aussi ses faiblesses) et qu’en second lieu, il n’est ni plus ni moins qu’un salarié (certes disposant d’un périmètre de responsabilités différent de celui de ses équipiers) mais soumis, lui aussi, aux règles et rouages de l’organisation.

Bien sûr, vous pourrez lire que l’exigence n’est pas soluble dans la bienveillance managériale. Nous ne pouvons qu’adhérer si (et seulement si), le manager en difficulté avec un collaborateur se sent soutenu par la ligne hiérarchique.

Double peine (ou injonction paradoxale), si un discours culpabilisant lui est asséné pour tout réconfort, pointant des pratiques qui auraient pu conduire à la déviance du ou des équipiers. De grâce, tempérons ce lâche angélisme qui assigne la malveillance à un seul côté du bureau.

Plutôt que de s’attacher à des poncifs (d’autant qu’il n’est pas certain que les gargarismes à la bienveillance soient efficaces pour soigner la défiance des salariés), validons que nos managers en ont les compétences ou à défaut, dans un premier temps, qu’ils ont bien compris l’intérêt de les acquérir.

Si adopter un état d’esprit positif, reconnaitre la performance et/ou l’engagement d’un collaborateur, fixer des objectifs réalistes, être en proximité et à l’écoute de ses équipiers, donner du sens à l’action, accepter les erreurs comme d’indispensables étapes d’apprentissage sont autant de pratiques que réfute votre manager, il vous reste à mettre les pieds dans le pot de confiture … 😊

Voeux Ressource et Vous

Partage d’expérience : Management et Sel de la Vie

Management, sel de la vieComme chaque jour est différent du précédent, aujourd’hui j’ai eu la chance de participer pour la 1ère fois à un webinaire pour présenter aux futurs étudiants les cours de Management que je dispense, depuis une petite dizaine d’années, à l’Esam (Groupe IGS–Lyon) https://www.esam-ecoles.com/ecole/campus-lyon

Vaste sujet que le Management, preuve en est la variété des définitions

Bien sûr, il y a la base : la maîtrise des techniques d’organisation et de pilotage des ressources pour atteindre les objectifs de performance et d’efficacité fixés par l’entreprise. Et puis il y a tout le reste…

Et le reste c’est quoi ?

Juste l’essentiel ! Essentiel pour que les connaissances puissent se transformer en une somme d’expérimentations réussies. Mais encore ?

Quelle différence entre un manager et un « bon » manager ?

Un manager fait en sorte que ses équipiers fassent ce qui doit être fait. Avec un « bon » manager, ses équipiers font, et ont envie de faire, au-delà de ce qu’ils doivent faire.

La différence, c’est le sel de ce beau métier

Savoir doser, en fonction des ingrédients, en fonction des convives, en fonction des circonstances. Comprendre que les recettes du passé supposent d’être adaptées au risque d’être vite indigestes. La différence, c’est aussi oser (et pourquoi pas « aimer ») affronter l’incertitude qu’insufflent les changements successifs car « Quand rien n’est certain, tout est possible » Margareth Drabble.

Trop beau pour être vrai ?

Je pressens qu’à la lecture de cet article, certains d’entre vous (Je t’entends Zou !) piaffent de mettre leur grain de sel…

Loin de moi l’idée de brosser un tableau idyllique du management. Quand les efforts d’adaptation, la bienveillance, la confiance se heurtent à l’ingratitude de l’un ou l’autre de ses équipiers, l’addition s’avère salée pour le manager. Nous sommes dans le monde de l’entreprise, avec sa face sombre, reflet, ni plus ni moins, de notre humanité, qui en manque cruellement.

Pourtant (et malgré tout

Ma conviction est que quelle que soit l’excellence du mets qui nous rassemble autour de la table, la qualité de la dégustation sera toujours intimement liée à la saveur des relations qui nous unissent.

Mesdames et Messieurs, Managers en devenir ou Managers expérimentés, Goûtez au sel de la vie !

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !