Comme quoi le Droit peut être source d’émotions positives…

Ressource et VousLyon, Cérémonie de remise des diplômes de l’IDEA Formation continue : Ils sont venus, ils sont tous là (hormis Cyril retenu par une soupe au pistou) réunis pour partager leur moment de gloire avec leur famille, leurs amis, leurs professeurs et tous ceux qui ont leur ont prêté oreilles et épaules pour épancher leurs doutes tout au long de cet exigeant parcours.

Ils peuvent être fiers d’avoir vaincu leur pire ennemi : eux-mêmes

Cet ennemi qui a le don (de préférence quand le baromètre moral frôle dangereusement avec la zone rouge) de reprendre en boucle un florilège d’arguments incroyablement pertinents pour miner la motivation et la confiance en soi.

Ils peuvent être fiers d’avoir su trouver leur meilleur ami : eux-mêmes

Cet ami qui leur a permis de découvrir les ressources fondamentales pour mener à bien leur ambitieux projet : l’énergie pour cumuler études-travail ; les facultés intellectuelles pour ingérer et digérer le savant (je n’ai pas dit indigeste…) contenu de la formation mais surtout et avant tout, la volonté farouche de reconstituer et de renforcer leur motivation et leur confiance en soi.

Cet ami, il a grandi dans le regard de leur entourage, regard admiratif du courage de l’autodidacte qui retourne sur les bancs de l’école (18 Rue de Chevreul – Lyon 3 …) pour terrasser une vieille frustration, regard admiratif posé sur l’humilité dont fait preuve le notaire, le juriste, l’avocat pour descendre de son piédestal et redevenir un apprenant soumis à l’évaluation.

Cet ami, il a grandi et vaincu le triste sire de la démotivation grâce à l’enthousiasme joyeux du collectif des étudiants qui a expérimenté avec bonheur le dépassement de soi. Dépassement de soi qui se réalise seulement si nous sommes en compétition avec nous-mêmes et non pas en compétition les uns contre les autres.

Merci à vous, toutes et tous, pour cette belle leçon de courage, d’humilité et d’humanisme.

Merci à vous Laurence et à votre sourire pour m’avoir inspiré cet article.

Faut-il restaurer le management « carotte-bâton » ?

Françoise Mathiaux - Ressource et VousDans une époque (formidable) où chacun vante les mérites du management participatif, coopératif, collaboratif ; dans une ère (sans partition) où d’aucuns exhortent les managers à donner du sens au travail de leurs équipiers, pourquoi diable vouloir exhumer cette pratique autocratique d’un autre temps ?

Déjà un message perso pour rassurer ceux qui me connaissent bien, je n’ai pas pris froid, mes valeurs et convictions sont intactes. Si je m’interroge sur la réhabilitation du « management carotte-bâton » (sans la souhaiter) c’est parce que de jour en jour je constate les effets humainement désastreux de sa disparition ou plutôt du vide sidéral (et sidérant) qui l’a remplacé.

Avec la toute-puissance du pouvoir hiérarchique, le manager est légitime par son sacro-saint statut de Chef. Qu’il se nomme Pierre ou Jacques, quand le chef a dit, le subordonné exécute l’ordre, sans poser et sans se poser de questions existentielles. Bien sûr parfois dans un éclair de lucidité, le boss peut déplorer de ne diriger que des ânes (animal sympathique quoique rétif…) mais cet effet secondaire du management « carotte-bâton » se révèle être une contrepartie bien insignifiante au regard du confort octroyé par ce type de management.

Pourtant quand la bise de l’évolution des mentalités fut venue dans l’entreprise, le chef se trouva fort dépourvu : les vertus coercitives du bâton se sont étiolées et la carotte a subi une cure drastique d’amaigrissement. Afin de ne pas connaitre le sort funeste du fermier dans « La ferme des animaux d’Orwell », le chef s’est mû en manager. Il a remisé les vestiges tangibles du pouvoir hiérarchique au profit du sens, de la communication, du savoir-être (…).

Sauf que le changement de posture ne se limite pas à un simple changement de costume. Si le personnage n’évolue pas dans la représentation qu’il se fait de lui-même et de son rôle, l’habillage ne leurre personne, c’est un vulgaire travestissement.

En perte de repères, le manager s’accroche alors à des oripeaux. Il donne ordres, contre-ordres et sème le désordre. Fuyant dans un activisme forcené, il manipule, infantilise, porte aux nues pour mieux broyer.

La période des vœux approchant, que souhaiter aux managers ? … De travailler (et d’évoluer) dans une entreprise qui, sans nécessairement faire commerce avec la Chine, a intégré son proverbe « Le poisson pourrit toujours par la tête ».

Une entreprise qui, dès lors, ne se satisfaisant pas du paraître ; une entreprise qui est capable (au plus haut niveau de son management) de se remettre en cause dans ses croyances, dans ses pratiques ; une entreprise qui ne se contente pas de déposer au pied du sapin de la formation de toujours plus alléchantes boites à outils, censées évaluer, étalonner, booster la motivation de ses collaborateurs ; une entreprise qui offre à ses managers la possibilité de s’interroger sur leurs pratiques et leur donne la permission d’en expérimenter de nouvelles.

En réalité, une entreprise qui fait tout (simplement) confiance à l’intelligence de l’autre.

De la Smartitude de l’objectif

Gabs

Peu souvent élégant, encore moins raffiné, l’objectif Smart :

S : Spécifique et concret

: Mesurable pour en contrôler l’avancement

A : Ambitieux, stimulant sans être décourageant

R : Réaliste au regard des ressources affectées

T : Temporel, disposant d’une date butoir

trône dans l’entreprise.

Mais trôner n’est pas régner.

Laissez-moi vous conter les (més)aventures d’une responsable commerciale. Je la rencontrai au lendemain de la fixation par (et avec) son manager de ses objectifs annuels. Indice favorable, elle avait le sourire.

  « Alors ces objectifs ? »

« A la hausse bien sûr par rapport à l’an dernier » (le toujours plus est une constante intégrée à défaut d’être acceptée) mais tout reste jouable compte tenu de … ».

Je vous passe les stratégies et actions qu’elle avait déjà échafaudées. Je l’abandonnai à la compagnie de ses deux amis « enthousiasme » et « conviction », amis précieux dans l’entreprise de réussite.

Quelques semaines plus tard, le sourire fait place à un large rire quand je prends des nouvelles de l’avancement des travaux :

« Le siège (ou trône) a réajusté mes objectifs… il les a multiplié par 3 ». Éclat de rire.

« Tu vas faire quoi ? »

« Rien, c’est tellement irréalisable ». Nouvel éclat de rire.

Trio de conclusions poison :

L’irréalisme de l’objectif porte à rire

Le rire transgresse le pouvoir

Le pouvoir et la motivation sombrent sous les coups de l’objectif illégitime.

Et la performance de l’entreprise dans tout ça ?

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