21 Décembre, incertitudes et certitudes

21 Décembre, fin du Monde, rien n’est moins sûr, plus certainement début d’une nouvelle ère, remplie de promesses, de petits et grands bonheurs, au moins pour… Marie-Laure.

Berné par son énergie, sa pugnacité, le calendrier Maya est imprécis sur la date son entrée dans cette société dont elle referme (la rigueur en tête, la passion au cœur) une dernière fois la porte.

A la louche (précolombienne), 30 ans de bons et loyaux services auprès d’une même entreprise où Marie-Laure a eu successivement le sang vert et le sang rouge, où elle s’est plus d’une fois fait du mauvais sang, où à chaque décision inique, son sang n’a fait qu’un tour sans pourtant jamais oublier de rebondir et de s’investir à 100%.

Si la valeur n’attend pas le nombre des années, le nombre des années n’atteint pas la valeur des hommes et des femmes de ta trempe, merci à toi Marie-Laure, le Beaujolais est sur la route de ta nouvelle vie…

Manager avec proximité et distance

Quand je vous dis que la schizophrénie menace le management, en voici un bel exemple.

Sous nos contrées, n’en déplaise aux nostalgiques d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, le salarié n’a plus grand-chose en commun avec son ancêtre « Bête de somme ».

Classiquement, la rémunération est la contrepartie financière du travail fourni dans le cadre du contrat passé entre un employeur et un employé. Sauf que sur chacun des plateaux de la balance de Roberval (comme quoi même en se prénommant « Personne », on peut passer à la postérité), chaque partie prenante a ajouté de nouveaux ingrédients. L’entreprise pimente son évaluation avec une dose (aussi scientifiquement précise que la pincée de sel en cuisine) d’implication et le collaborateur, quant à lui, attend (des fois c’est long !) des marques de reconnaissance.

Dans l’équilibrage de la balance, le manager est à la fois en charge d’évaluer l’implication et de prodiguer des « soins » de reconnaissance. Il se doit d’être proche de ses équipes, à l’écoute de leurs besoins, attentif au climat social, enfin bref une posture qui, dans un autre cadre, aurait pu s’appeler Humaine.

En revanche, le manager au top (ne pas confondre avec les top managers qui ne le sont pas toujours), garde la distance avec ses équipiers. Une saine distance (unité de mesure pifométrique) pour éviter d’être pris dans les sables mouvants du copinage. Les grilles de l’usine ou la porte en verre sécurit du bureau n’arrêtent les jeux de stratégie, la manipulation, l’irrationalité des sentiments.

Pour ne pas dilapider son crédit (qui ne relève pas de la catégorie revolving), le manager sera empathique mais pas trop, partagera des moments de convivialité avec ses collaborateurs mais pas trop, plaisantera avec eux mais pas trop (…).

Pour échapper à cette double contrainte « Proximité et Distance », le salut du manager passe par sa capacité à poser les limites.

Un exemple tiré du quotidien : Quoi de plus quotidien que le déjeuner. Imaginez le manager qui chaque jour déjeune avec ses collaborateurs. Les justifications (telle une armée romaine) font légion : personne ne rentre chez soi le midi, la pause est courte, c’est un moment d’échanges, de détente (…). Oui mais c’est aussi un espace-temps nécessaire à l’équipe pour se relâcher et se lâcher (aux dépens du collègue Tartempion, du chef Bidule ou de la dernière note de direction). Quand bien même le manager n’interviendrait pas pour alimenter les débats ou surenchérir, sa seule présence cautionne les propos tenus. Une fois sifflée la fin de la récréation, comment peut-il efficacement mobiliser son équipe sur l’application de cette nouvelle procédure passée dans les « fourchettes caudines » du déjeuner ?

Si le management était un métier facile, il y a longtemps que des écoles de management auraient vu le jour … 🙂

Manager, vous n’êtes pas un schizophrène en devenir (sauf exception). Proximité et Distance ne s’opposent pas. Soyez proche de vos équipiers, avant tout, pour eux. Gardez la distance, pour vous, pour vous protéger.

Manager aujourd’hui : Courage fuyons ?

Dans quelques jours, j’aurai le plaisir (enfin j’espère) de participer à une table ronde dédiée au courage managérial : « Manager aujourd’hui : Courage fuyons ? ». (Isa, tu me diras si je peux citer cette prestigieuse école qui n’est autre que ton employeur ? *).

Si des managers actuels ou futurs considèrent que l’association courage et management n’a pas lieu d’être, de grâce courage, changez de métier !!!

Vous n’êtes pas manager parce que c’est la mention qui est inscrite sur votre bulletin de paie ou sur la porte de votre bureau, vous êtes manager, si et seulement si, votre équipe vous reconnait comme tel.

Le courage managérial c’est, entre autres choses, décider au-delà du savoir (le principe de précaution « Ceinture et Bretelles » sied mal au manager qui se respecte), assumer ses décisions contre vents et marées (quand bien même Météo France s’affole comme ce soir) mais aussi avoir le courage de reconnaître que la décision, que vous avez prise, n’est pas la bonne.

Un manager courageux ne cherche pas à être aimé (pas plus qu’à être craint d’ailleurs), il aime juste pouvoir se regarder droit dans les yeux, dans la glace de sa salle de bains (remarque : c’est une image, vous pouvez poser la glace dans une autre pièce, le principal est qu’elle ne fonde pas…).

* ESAM – Groupe IGS – Lyon 9…

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