Le Beau gagne du terrain

Mathiaux, CoachingLe Beau gagne du terrain en cette période estivale. Il avait déjà annexé la « Bonne journée », aujourd’hui 3 Août 2023, le Beau a, Bel et bien, pulvérisé le « Bon été ».

Où est passé le Bon ?

   ♠ Englouti avec nos qualités morales ? Être bon : Faire le bien, éviter le mal
   ♠ Avalé entre deux bouchées de quinoa ? Déguster un bon steak barbecue
   ♠ Nivelé par le bas ? Un bon niveau … dans l’ensemble

Le « Bon été » est un souhait adressé au gourmand-gourmet de la vie : « Je te souhaite de passer des vacances conformes à ce que tu attends ». L’expérience est subjective, le plaisir se veut intime, évalué à l’aune des sensations ressenties. C’est un péché gourmand, croqué dans la satisfaction égoïste (parfois, ça fait du bien) de nos envies et de nos valeurs.

Le « Bel été » est une injonction à transcender le quotidien, l’ordinaire voire le quotidien ordinaire. C’est un cierge déposé sur l’autel de l’esthétisme. Tout doit être Beau (même le beau-frère). Le Beau cherche à impressionner, à susciter l’admiration. Il se montre, se met en scène. Heureux les selfies à l’ombre du Bel été ! Qu’importe les sensations, pourvu que la photo soit likée😊

Alors, avec ou sans vacances en perspective (N’est-ce pas Audrey ? Ça va toujours ?), je vous souhaite un savoureux été : agréable, délicat, riche avec une pointe de piquant.
Savourez, c’est tellement Bon !

Bienveillance- Ressource et Vous

Bienveillance managériale ou comment un poncif transforme la bienveillance en confiture !

Avant que vous ne manifestiez votre indignation, permettez-moi de solliciter votre bienveillance ! J’aimerais partager avec vous cet agacement qui me porte à considérer que le poncif de la bienveillance managériale s’apparente à la confiture…(alors même que mon petit-déjeuner est déjà loin).

Deux images me viennent à l’esprit :

  • L’une culinaire : la confiture est le résultat de la cuisson, dans du sucre, de fruits entiers (collaborateurs à fort caractère) ou coupés en morceaux (collaborateurs dont la zone d’influence est réduite)
  • L’autre historique : en référence au graffiti, tagué sur un mur en 1968 par Jean Delacour, et repris par la suite par deux autres humoristes, Pierre Desproges et Françoise Sagan 😊 : « La culture (bienveillance), c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale ».

Bon, je me doute que ces deux références ne vont pas inciter les esprits pinailleurs à poursuivre leur lecture, tant pis continuons avec les plus téméraires.

Du 16ème siècle où la bienveuillance exprime la volonté de vouloir le bien de quelqu’un, nous sommes aujourd’hui arrivés à la bienveillance, acte délibéré de protéger autrui (veillant) en se montrant attentionné, compréhensif, gentil, ouvert à la différence, désintéressé… J’arrête là, c’est trop bon !

Sauf que, désolée de gâcher la fête, la bienveillance ne se décrète pas. Comme toute valeur, elle n’a de valeur que dans sa traduction en actes.

Pour réduire l’écart (dit grand en gymnastique artistique) entre la théorie des valeurs affichées et leur mise en pratique au quotidien, les marchands de poudre à motivation regorgent d’ingéniosité pour accompagner les entreprises vers un management bienveillant. Amusez-vous à chercher « management bienveillant » sur le Net (après avoir terminé la lecture de ce post, merci !), vous entrez dans une caverne d’Ali Baba où même Jack Ma ne retrouverait pas ses petits.

Mais dites-moi, est-ce bienveillant de faire porter une telle charge morale aux managers ? Rappelons à toute fin utile que le manager est en 1er lieu un être humain (avec ses points forts mais aussi ses faiblesses) et qu’en second lieu, il n’est ni plus ni moins qu’un salarié (certes disposant d’un périmètre de responsabilités différent de celui de ses équipiers) mais soumis, lui aussi, aux règles et rouages de l’organisation.

Bien sûr, vous pourrez lire que l’exigence n’est pas soluble dans la bienveillance managériale. Nous ne pouvons qu’adhérer si (et seulement si), le manager en difficulté avec un collaborateur se sent soutenu par la ligne hiérarchique.

Double peine (ou injonction paradoxale), si un discours culpabilisant lui est asséné pour tout réconfort, pointant des pratiques qui auraient pu conduire à la déviance du ou des équipiers. De grâce, tempérons ce lâche angélisme qui assigne la malveillance à un seul côté du bureau.

Plutôt que de s’attacher à des poncifs (d’autant qu’il n’est pas certain que les gargarismes à la bienveillance soient efficaces pour soigner la défiance des salariés), validons que nos managers en ont les compétences ou à défaut, dans un premier temps, qu’ils ont bien compris l’intérêt de les acquérir.

Si adopter un état d’esprit positif, reconnaitre la performance et/ou l’engagement d’un collaborateur, fixer des objectifs réalistes, être en proximité et à l’écoute de ses équipiers, donner du sens à l’action, accepter les erreurs comme d’indispensables étapes d’apprentissage sont autant de pratiques que réfute votre manager, il vous reste à mettre les pieds dans le pot de confiture … 😊

Ressource et Vous présente fièrement ses vœux 2022

Entre deux exercices physiques, pour tenter de retrouver une forme abandonnée aux fourches caudines des festivités de fin d’année, s’invite la traditionnelle rédaction des vœux.

Quoi de plus socialement beau que de souhaiter le meilleur à son prochain ? Mais « Prochain » n’est-il pas un mot un peu trop connoté alors que ce matin un Maitre, qui n’est plus (l’a-t-il été ?) invite ses prochains (pardon ses frères, mais où sont les sœurs ?) à ne plus succomber à la tentation des souhaits. Imaginez les civilités réduites à « Jour », « Soir », « Appétit » ; les délicates attentions abrégées : « Anniversaire », « Fête » ; les encouragements limités : « Chance », « Courage » … Et que dire à son voisin qui éternue ?

Bien sûr les esprits chagrins vous diront que les souhaits doivent d’être sincères. Mais dites-moi, les statistiques démontrent-elles un taux de réalisation proportionnel au degré de sincérité ? Qu’importe ! L’entrelacement des lettres o et e au sein du mot vœu (digramme ligaturé, ça ne s’invente pas !) suffit à prouver qu’il vient du cœur, vrai ou pas complétement vrai, l’essentiel est qu’il fasse chaud au cœur !

Revenons à nos moutons avant que les brebis ne s’égarent… A la litanie des « Bonne année ! » et « Bonne santé ! », j’ai envie aujourd’hui d’ajouter « Bonne fierté ! ». Pourquoi me direz-vous ? (Je fais les questions et les réponses, je crains que votre esprit soit encore un peu embrumé 😊). Sans doute, et j’en suis certaine, car j’ai vécu 2021 comme une année paroxysmique (mais étions-nous au paroxysme ?…) en terme de victimisation.

Loin de moi l’idée de nier les tragédies vécues par les uns ou les autres, mais le florilège de plaintes en tout genre, la dramatisation de la moindre difficulté rencontrée, le rejet de la responsabilité ou de la faute sur l’autre sont d’abjectes négations de la véritable souffrance.

Dans quoi s’est diluée la fierté d’affronter l’adversité ? Comment avons-nous pu oublier que c’est en faisant face aux obstacles que notre valeur se renforce ? A quelle hauteur se situe l’estime de soi dans une posture victimaire ?

Victorieuse ou non, la confrontation aux difficultés que la vie nous réserve est toujours une réussite pour la dignité humaine. Sur ce, je vous souhaite à toutes et tous « Une bonne année ! », « Une bonne santé ! » et « Une Bonne Fierté ! »

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