Courage managérial : c’est encourageant

Tout d’abord « Oui ». Oui ce fut un véritable plaisir de pouvoir échanger avec des entrepreneurs, des cadres et un chercheur sur notre vision respective du courage managérial.

Ce fut un plaisir encore plus fort que de constater que ce sujet (qui déserte parfois, reconnaissons-le, la sphère de l’entreprise) demeure bien vivant au palmarès de l’intérêt que lui portent les nombreux étudiants, parents et professionnels présents à la conférence.

Nous avons tenté, avec nos mots, nos convictions, notre vécu, de répondre aux questions qui fusaient : « Le courage managérial est-il lié à l’âge ? » « Comment s’exprime-t-il en temps de crise ? » « S’apprend-il ? » « Peut-on seul faire preuve de courage managérial ? » « Est-ce une compétence ou une valeur ? » « Peut-on être un leader sans courage managérial ? » (…) Chacune de ces interrogations est un sujet de conférence en tant que tel et sans nul doute un riche gisement pour les entreprises (en quête de thèmes pour un prochain séminaire et/ou en pleine réflexion sur la motivation de leurs salariés…).

Le cocktail ayant sonné la fin des échanges, nous n’avons pu répondre à l’un des participants « Le courage managérial suppose-t-il d’oser se mettre en danger ? » La réponse que j’apporte (et que mes collègues d’un soir peuvent allégrement challenger) est la suivante.

Le courage managérial présuppose la confrontation avec la peur, peur engendrée par les conséquences de l’action (dangers réels ou potentiels) : peur de l’exclusion, peur de l’échec, peur de se tromper, peur de ne pas être aimé… Peu importe que la peur soit petite ou grande, rationnelle ou non, elle préexiste au courage.

Le passage à l’acte (droit dans ses baskets) implique que le manager préalablement procède à une pesée des enjeux et objective ses peurs : « Qu’ai-je à gagner si j’agis ? » « Qu’ai-je à gagner si je n’agis pas ? » « Qu’ai-je à perdre si j’agis ? » « Qu’ai-je à perdre si je n’agis pas ? »

Le courage managérial induit d’oser se mettre en danger mais ce danger n’est pas nécessairement « dangereux » : il est souvent dans la tête et il n’est pas systématiquement (et heureusement) porteur de conséquences dramatiques.

En effet, le courage managérial ne s’exprime pas uniquement dans des actes héroïques. Il s’apprend, s’expérimente, dans notre quotidien, en osant (déjà) sortir de notre zone de confort.

En organisant cette première conférence débat « Manager : Courage fuyons ? » l’ESAM de Lyon a rencontré un beau succès.  Qui dit 1ère dit début d’une longue série… Avec nos chaleureux encouragements.