La pyramide du mal être au travail

Après avoir été porté au sommet de la pyramide par toutes les formations managériales sur la motivation, Abraham Maslow est tombé de son piédestal depuis quelques années.

Et avec lui, le rêve de l’accomplissement au travail a dévalé la pente. Il se transforme chaque jour, médiatisé ou non, en cauchemar du mal être au travail.

Pourtant sans faire l’apologie (ce n’est pas le genre de la maison) de la théorie de la motivation de Maslow, il n’est pas inintéressant de confronter les 5 familles de besoin qu’il a identifiées avec l’évolution de notre rapport au travail.

Les besoins physiologiques sont directement liés à la survie de l’individu (faim, soif, sommeil…)

60% des français ont peur de devenir SDF…

Le besoin de sécurité : pour s’exonérer du danger, de la menace et rechercher un monde ordonné, prévisible, organisé.

« Au mieux » : culte du changement, de la mobilité géographique et fonctionnelle, des stratégies d’entreprise fluctuant au gré du cours de l’action, au pire : spectre du chômage !

Le besoin d’appartenance : l’homme est un animal social. Il a besoin d’aimer, d’être aimé, écouté et compris dans les groupes dans lesquels il vit, dans sa famille comme dans son entreprise.

Quid des relations affectueuses dans les jeux de stratégies en entreprise ? « Pour sauver ta tête (jusqu’à la prochaine vague de licenciement) prends appui fortement sur la tête de ton collègue »

Le besoin d’estime : Estime de soi et des autres. L’individu souhaite être reconnu pour ses compétences, ses performances, sa capacité à être utile. La reconnaissance lui assure le respect des autres, la confiance en soi.

Si tu refuses de jouer à : « Pour sauver ta tête …», tu prends le risque de perdre ton job, soit au-delà de l’aléa économique non négligeable (reportez-vous au début de la liste), tu perds ton statut social (critère number two d’identification dans notre société : « T’es qui ? Tu travailles où ? »). Si tu joues, tu perds le respect des autres et l’estime de toi…

Le besoin d’accomplissement de soi : désir de réalisation de soi. Epanouissement, devenir ce que l’on est capable d’être : « Un homme doit être ce qu’il peut être » (Pour les puristes : citation de K. Goldstein).

L’approche de Maslow a été malmenée notamment car elle part de l’hypothèse qu’une catégorie de besoin n’émerge que lorsque la précédente est satisfaite. Sans doute l’homme est-il un animal un tantinet plus complexe, cependant difficile d’imaginer son épanouissement sans que ses besoins physiologiques, de sécurité, d’appartenance et d’estime soient satisfaits…

Avant de communiquer sur le besoin d’accomplissement (bien nécessaire, c’est une évidence), peut-être pourrions-nous nous interroger sur la satisfaction des besoins premiers de nos collaborateurs ???