Réussir son burn-out n’est pas donné à tout le monde, ces quelques conseils vous aideront à accéder à cette expérience enflammante.
Programmer les drivers de performance : Imprégnez-vous toute la journée (mais aussi nuitamment) de messages hautement mobilisateurs pour éviter qu’un éclair de lucidité vous fasse dévier de votre objectif :
- Ton collaborateur n’arrivera jamais à traiter ce dossier ? Ne lui délègue-pas ! Prends le relai ! En plus, ça lui fera plaisir…
- Dis « Oui » même si tu devrais dire « Non », de toute manière, des week-ends entre amis, des vacances plus longues, il y en aura bien d’autres
- Tu ne peux pas décevoir ton chef, tes collègues, ton entourage… ? Sers les dents, tu as un si beau sourire !
- Cesse d’écouter ton corps, il a besoin de repos ? il connaitra un jour le repos éternel… en attendant « Cours ! » « Dépêche-toi ! »
- Et rappelle-toi : « Tu n’as pas le choix !!! » (*)
(*) Liste non limitative
Entretenir la flamme destructrice : L’immolation demande des efforts, de la vigilance, du courage, de la persévérance, le tout encapsulé sous une patine d’égocentrisme. Ah quel beau challenge que de décrocher son burn-out bien à soi !
- Saturez votre espace-temps : L’accumulation des dossiers, nouveaux et à reprendre (c’est encore plus drôlement frustrant), favorise l’insomnie. Quelle aubaine ! Du temps en plus, pour en faire plus.
- Savourez l’ambiance familiale en mode dégradé : Vous concédez à partager un moment de détente (en ayant usé et abusé les semaines précédentes de mille fallacieux prétextes, je vous fais confiance). Soyez vigilant : guettez le moindre dérapage pour provoquer la sortie de route. Ah décidément, vous faites des efforts pour être avec eux et ça ne va encore pas. Résultat : Drapez-vous dans votre dignité offusquée (modèle XXL idéal pour planquer votre tablette tactile) et partez-vous réfugier dans vos dossiers dangereusement en retard….
- Fuyez le collègue authentiquement bienveillant : Malgré la propagande médiatique contraire, vous n’êtes pas à l’abri de le croiser dans les couloirs de votre société (ou à la machine à café qui vous tient lieu de fortifiant). Attention danger ! Si à la question : « Tu n’as pas l’air d’aller bien depuis quel temps ? », vous sentez les larmes vous picoter les yeux (signe que l’entreprise d’autodestruction est sur la bonne voie) partez d’un grand éclat de rire, technique de camouflage très efficace : dédramatisation, non-réponse, justification physiologique du larmoiement… Ouf, vous l’avez échappée belle, Bravo ! Quel talent !
Enfin, pour permettre à la Sécurité Sociale de disposer de quelques deniers supplémentaires pour fêter ses 70 ans, repoussez, jusqu’à la reddition du corps (mal de dos, ulcère, fracture de fatigue et autres réjouissances) toute rencontre avec un médecin. Il serait quand même dommage qu’il vous arrête alors que vous êtes quelqu’un de si indispensable dans votre entreprise !!!
Article reconnu d’utilité publique. Je partage aussi.
Génial….. un des meilleurs billets de Françoise!
A lire, relire et à partager! C’est extrêmement bien vu et je pense que l’humour peut parfois être un bon électrochoc!
Je diffuse.
Vivement le prochain.