Manager aujourd’hui : Courage fuyons ?

Dans quelques jours, j’aurai le plaisir (enfin j’espère) de participer à une table ronde dédiée au courage managérial : « Manager aujourd’hui : Courage fuyons ? ». (Isa, tu me diras si je peux citer cette prestigieuse école qui n’est autre que ton employeur ? *).

Si des managers actuels ou futurs considèrent que l’association courage et management n’a pas lieu d’être, de grâce courage, changez de métier !!!

Vous n’êtes pas manager parce que c’est la mention qui est inscrite sur votre bulletin de paie ou sur la porte de votre bureau, vous êtes manager, si et seulement si, votre équipe vous reconnait comme tel.

Le courage managérial c’est, entre autres choses, décider au-delà du savoir (le principe de précaution « Ceinture et Bretelles » sied mal au manager qui se respecte), assumer ses décisions contre vents et marées (quand bien même Météo France s’affole comme ce soir) mais aussi avoir le courage de reconnaître que la décision, que vous avez prise, n’est pas la bonne.

Un manager courageux ne cherche pas à être aimé (pas plus qu’à être craint d’ailleurs), il aime juste pouvoir se regarder droit dans les yeux, dans la glace de sa salle de bains (remarque : c’est une image, vous pouvez poser la glace dans une autre pièce, le principal est qu’elle ne fonde pas…).

* ESAM – Groupe IGS – Lyon 9…

Pourquoi le changement fait peur ?

Si le changement fait peur, ce qui n’est pas une vérité universelle car nous avons tous expérimenté des changements bénéfiques, une chose est certaine : le changement fait vendre !!!

Eloquent petit tour sur le site Amazon.fr : le rayon « Sciences Humaines » présente 19 734 livres consacrés au changement, dont 7 637 trônent sur l’étagère « Entreprise ». Quand un manager scrupuleux découvre l’ampleur de la littérature qui lui reste à ingurgiter (à la grande louche : 300 kilos s’il limite sa sélection aux ouvrages qui associent changement et management), on comprend aisément que le changement puisse faire peur !!!

Si le changement fait peur, c’est avant tout parce que les auteurs, les cabinets conseil, les entreprises le représentent (et du coup, chacun d’entre nous se le représente) comme un « gros machin » monolithique : d’un seul bloc ET rigide. On se sent tout petit, impuissant et menacé de broyage par un rouleur compresseur. Remarquons, en passant, que le gigantisme du rouleur compresseur à tendance à croître proportionnellement au nombre de cafés pris autour de la machine…

Là, je vous propose d’appuyer sur la touche « Pause » de votre télécommande et telle Dora (pour ceux qui ont du mal avec le rose, vous pouvez prendre Tintin), partons explorer le changement.

Votre manager vous annonce que l’entreprise est en A et que l’objectif du changement est d’atteindre C. Votre boss, conscient de ses responsabilités, vous explique que pour ce faire, il faut passer par B. Si en prime, il vous explique « le Pourquoi ? », garder-le. (Il a relu Rabelais et compris qu’au XXIème siècle, n’est pas Panurge qui veut).

Grâce à votre discernement (et accessoirement à cet article), vous allez prendre conscience que le changement est tout sauf un Tout. Le changement  est, ni plus ni moins, qu’un processus, constitué d’une succession d’étapes, multiples et variées : A se forge à partir de a, b, c… y, z ; B regroupe b, c, d… ; de même que, C n’est autre que l’alchimie de c, d, e…

Oui mais encore, quels enseignements peut-on tirer de cette (brillante) démonstration ?

Φ Considérées indépendamment les unes des autres, chaque étape reprend taille humaine. Vous pouvez la cerner, en extraire le positif, l’influencer

Φ Vous n’êtes pas impacté par l’intégralité de toutes les étapes et quand impact il y a, il est plus ou moins conséquent

Φ Les étapes s’enchainent certes mais jamais à l’identique des plans du stratège. Aucun dirigeant, même s’il s’est entouré du meilleur cabinet conseil en conduite du changement (désolée, je n’ai pas de nom à vous communiquer) ne peut prévoir, par le détail, le contour des micro-étapes du processus qu’il a lancé et, encore moins, toutes les rétroactions des unes par rapport aux autres.

Le changement est un mouvement constant d’ajustements où chaque étape est déterminante. Quel que soit votre positionnement dans l’entreprise, vous en êtes acteur. Vous avez le pouvoir de redessiner le contour de C, en agissant à votre échelle, sur a, b, c ou a’, b’, c’.  L’essentiel est de ne jamais tomber dans D’.

Avis aux managers stressés

A l’heure où les éditeurs se livrent (mettez-moi 3 tommes, de Savoie ou d’ailleurs) à une débauche de communication pour nous inciter à plonger dans le toujours plus merveilleux et époustouflant roman de l’été, je vous invite à répondre à l’appel (en plastique biodégradable) de la plage…

Lâchez votre connexion wifi pour rattraper votre âme d’enfant. Laissez courir votre imagination. Débridez vos neurones formatés à coups (et c’est souvent très cher payé) de codes sociaux. Prenez-le sable frais à pleines mains et construisez vos châteaux en Espagne.

Profitez de ce changement de dimensions (autre rythme, autre entourage, autre paysage, autre hygiène de vie …) pour poser votre carapace intérieure en même temps que votre uniforme de cadre (plus ou moins bien cadré).

Si vous êtes d’un tempérament particulièrement inquiet, soyez rassuré. La probabilité est forte que les sujets de préoccupation que vous avez laissés en suspens le jour de votre départ en congés ne se soient pas volatilisés !!!

Sauf que… en une semaine, quinze jours, trois semaines, voire plus pour les gourmands, immanquablement (et le tout sans revendiquer le moindre pouvoir occulte !), je peux vous offrir 2 croyances (oui, je sais dans une démonstration scientifiquement élaborée, il est de bon ton de respecter la règle de 3 mais là … il y a vacance sur la dernière).

Des petits ou grands événements se seront produits (et oui, sans vous demander votre autorisation). Ils auront nécessairement fait bouger les lignes (dans la nature et chez les systémistes, le papillon bat de l’aile…)

Fort de vos châteaux, vous aurez redécouvert l’art. L’art de prendre du recul, de relativiser, de lâcher prise, un autre art de vivre en quelque sorte. Bien que vous chaussiez de nouveau vos lunettes, votre regard ne sera plus le même.

Lâchez-vous, si vous ne le faites pas vous-même, personne ne pourra le faire à votre place !!!

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !