Affirmer son leadership …

… en observant nos hommes politiques

En pleine campagne (même si vous êtes un manager citadin), vous avez tout à apprendre de l’observation des politiques. Cet examen est ouvert à tous, il suffit d’avoir à portée de main un journal, ou d’oreilles une radio, ou d’yeux (valable, somme toute, pour les mécréants) une télévision.

A défaut de prendre votre pied dans cet exercice, veillez scrupuleusement à prendre l’exact contre-pied des phénomènes observés.

Pour entrainer votre équipe, vous savez où vous voulez aller, pourquoi, comment, sous quelle échéance. (Remarque à destination des gros sabots : La réponse au « Pourquoi ? » ne peut durablement reposer sur l’intérêt personnel du manager, quelle que soit l’épaisseur du rideau de fumée). Et cerise sur le gâteau (Bon anniversaire Stéphanie), vous avez placé chacun de vos collaborateurs en capacité de répondre eux aussi à ces mêmes questions.

Vous avez construit un projet (de société, d’entreprise, de service ou un projet client…), traduction de votre vision. Arrêtons-nous sur cette notion. La vision n’est pas réservée à l’opticien ou à l’astrologue (quoique certains aient vu juste), c’est la capacité d’un individu à capter des informations (à signal fort ou faible, mais toujours pertinentes), à les analyser et à les synthétiser pour forger sa conviction.

Présenter votre projet : Dresser un état des lieux objectif, clarifier les enjeux, relever les difficultés probables (l’autruche n’est pas encore en mesure de démontrer ses compétences managériales), insister sur les ressources dont vous disposez (chacun dans votre équipe), mobiliser sur ce que tous (et chacun) a à gagner.

Donner vie (et envie) à votre projet : chacune de vos décisions est reliée au projet. Ce n’est pas un empilage de « toujours plus »,  chaque objectif s’articule avec votre projet, vous lui donnez corps (et cœur) en mobilisant sur des valeurs fédératrices.

Moralité : Pour faire adhérer votre équipe (n’en déplaise aux fabricants de colles et glues), adoptez le portrait en creux du politique.

Manager : Oser oser

Le manager, laissé pour compte dans le processus de décision, vit chaque résolution comme un diktat. Au fur et à mesure que les commandements tombent, sa motivation s’effondre. La tentation du repli est grande.

Adoptant, plus que malgré lui une posture critique, il focalise au mieux sur l’inefficacité de la décision ou son aberration, au pire sur les deux.
Seul, il rumine en boucle les griefs accumulés. Bien remonté (ou soucieux de le rester), il n’a de cesse d’arpenter les couloirs pour conforter son jugement auprès de ses « bienveillants » collègues. Tel le hamster dans sa roue, il tourne en rond inexorablement, (bien qu’il ne tourne pas rond du tout…).

(Au temps où il n’était pas encore devenu un boulevard), Gambetta proclamait « se soumettre ou se démettre », c’est souvent la seule alternative que se donne notre manager dépité. Sauf qu’elle soit formelle ou non, ce n’est ni plus ni moins qu’une démission managériale.

Avant d’en arriver à cette extrémité (qui ne serait que l’apogée du gâchis), le manager peut aussi décider d’oser mobiliser son intelligence et son équipe pour oser reprendre l’initiative.

Le défi ? Etre force de propositions pour cultiver le champ de ses responsabilités (comme tout bon jardinier qui se respecte, ne pas oubliez de semer la patience avec les autres graines…).

A défaut des 10 commandements, voici les 3 « Comment » ?

1- Abandonnez le personnage du frondeur (qui s’exprime selon les jours et le niveau de gris de l’humeur par une montée dans les aigus ou par le silence assourdissant du « cause toujours tu m’intéresses ») pour vous associer, et donner envie de vous associer, aux projets et aux décisions

2- Cessez de demander la permission pour traiter les sujets qui relèvent de votre périmètre de responsabilités et de vos compétences (« la prudence est mère d’inertie », filiation non officialisée mais somme toute féconde) : Informez que vous faites, faites, et rendez des comptes

3- Encouragez votre équipe. Exprimez votre détermination à tout mettre en œuvre pour réussir cette nouvelle approche. Dites à vos collaborateurs à quel point ce positionnement est bénéfique pour vous, pour chacun d’entre eux, pour l’équipe que vous constituez, pour l’entreprise. Et surtout, prenez l’engagement, tous ensemble, de censurer les propos démobilisateurs des uns et des autres.

Quel est le risque encouru ?

Echouer ? Le temps accordé à la tentative sera toujours un répit dans cette situation peu glorieuse…

Réussir ? Personne ne pourra le déplorer, si ce n’est (ne soyons pas complétement crédules) quelques collègues addicts aux scénarios sanguinolents. Et vous ? Vous en sortirez grandi… (et allégé d’une grosse boule à l’estomac).

Précision sans rapport avec l’article (quoique 🙂) : Si vous souhaitez poster un commentaire, plus la peine de cliquer sur « Leave a comment », tout est en français …

L’organisation de l’entreprise favorise-elle la motivation du salarié ?

Entreprise recrute salarié impliqué, réactif, autonome, fiable et enthousiaste.

Salarié recherche à s’épanouir dans un environnement professionnel favorisant l’émergence de ses talents et compétences, dans une relation de travail basée sur la confiance et l’autonomie.

Question : Pourquoi ces deux annonces matchent moins que rarement dans la vraie vie ?

Venez faire un petit tour avec moi sur le site de l’APEC. 12 412 annonces de recrutement ressortent sur le mot-clé « Autonomie », 954 sur « Confiance », 922 sur « Epanouissement » et le top du top, 34 conjuguent allégrement les 3.

Selon que vous soyez employeur ou employé (et un tantinet désabusé), vous me direz que c’est, de part et d’autre, de la poudre aux yeux. L’entreprise cherche à enjoliver sa réalité pour attirer le quidam et le quidam recherche (depuis les 35 heures, c’est bien connu) un emploi pas un travail !!!

Facile et pratique de considérer, pour l’employeur comme pour le salarié, que la maldonne vient du camp opposé, on se réinvente la lutte des classes façon XXIème siècle et Karl peut dormir tranquille.

Sauf que… nous pouvons, aussi, envisager le problème sous l’angle de l’organisation du travail, histoire de dégraisser le mille-feuilles (aux dernières nouvelles, les paléontologues n’ont toujours pas trouvé trace d’un mammouth vivant…).

N’y-a-t-il pas (un peu, c’est encore le début d’année, je ne veux pas me fâcher avec tout le monde !!!) d’incohérence à prôner « Autonomie, Confiance, Epanouissement »  et dans le même temps, favoriser la prolifération des encadrants (directeur, responsable, chef, cadre de proximité… et autres de tout poil) ?

Conséquences ? Chacun de ces manager veut montrer qu’il existe.

Les circuits décisionnels s’allongent et se complexifient. Dans certaines entreprises, la complexité est (sportivement) prénommée « Processus d’escalade ». Si vous aviez l’intention d’utiliser le jus de cerveau de votre salarié autrement qu’en négociations internes (avec des hiérarchiques qui disposent peut-être d’un stock plus limité), prière de s’abstenir, il sera immanquablement sujet au vertige du vide abyssal.

La prolifération managériale démultiplie les objectifs et, pire encore, ils sont confondus (douloureusement) avec les moyens. Qu’est-ce qui importe ? : Que x comptes clients soient ouverts sur l’année ou que votre commercial fasse x visites par mois ? Fixez les objectifs, contrôlez leur bonne réalisation, c’est votre rôle de direction. Donnez les moyens, c’est votre responsabilité mais de grâce (laissez-les vivre), laissez-les choisir Comment !

A votre louable pensée d’offrir une perspective d’évolution à vos collaborateurs en leur octroyant le bâton de maréchal-manager, je répondrai Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences + Bilan de compétences + Accompagnement sur la fonction.

Mais là c’est une autre histoire (que nous pouvons écrire ensemble…)

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !