Chut…Plaisir au travail

Dernièrement, anticipant des embouteillages qui en définitif ont renoncé à s’installer, je suis arrivée avec une belle avance à mon rendez-vous (oui, je sais, il y a des concours de circonstances heureux).

Ne pouvant décemment pas franchir le seuil du bureau de mon interlocuteur une heure plus tôt que prévue (attention aux codes sociaux, nous avons tous, mais c’est bien sûr, un planning surbooké !) j’ai donc emprunté la tenue de camouflage du commercial : « badaud dilettante, ordinateur négligemment porté en bandoulière » et j’ai sillonné le pâté de maisons.

Heure matinale, circulation fluide, brise légère, seuls quelques ouvriers sur un chantier.

Et là stupéfaction : Le Silence… troublé par quelques cliquetis d’outils (il s’agissait de peintres en bâtiment, ce corps de métier utilise rarement le marteau-piqueur).

Pas d’interpellations joyeuses, pas de refrains entonnés, pas de chansons sifflotées. Le Silence.

Une ambiance conviviale d’un « Open Space » de plein air.

Même sur nos chantiers, exprimer son plaisir serait-il devenu tabou ?

Bien sûr, les métiers du bâtiment sont des métiers pénibles, je n’aurai pas l’indécence de le nier mais quand même, je m’interroge…

♦ Ils étaient moins pénibles il y a 35 ans quand gosse je passais mes mercredis avec les maçons de la famille ? (oui, j’étais déjà au pied du mur !)

♦ Et dans nos bureaux alors, tous les postes, pendant chaque heure, chaque minute qui s’écoule, sont pénibles ?

Les entreprises prennent progressivement conscience de l’intérêt du plaisir au travail : un salarié qui prend plaisir à son emploi est un salariéperformant (je vous l’accorde, le fondement humaniste est encore rudimentaire mais bon c’est un début, il ne s’agit surtout pas de décourager cette belle initiative).

Qui a inscrit la dissimulation du plaisir dans le script de « l’employé-modèle » ?

L’employeur qui redoute la contagion du fou rire(Evidemment plié en 4, le manutentionnaire est un peu moins puissant pour soulever le carton, mais oh combien plus volontaire…)

Le salarié convaincu que sérieux = performance ? (Aider par certains employeurs peut-être…)

A moins que… déjà qu’il a un job, il ne va pas en plus parader pendant que ses camarades d’infortune pointent au 39 49….

Nous perdons quoi à être « Naturel » ?

Promotion interne : Bravo… Danger…

La situation économique étant ce qu’elle est, nombre d’entreprises ont gelé leurs embauches.

Pourtant, l’activité, même au ralenti, se poursuit. Des projets émergent, des postes se libèrent, à défaut de se créer.

C’est une belle opportunité pour le salarié qui tourne en rond (souvenez-vous, il a fait le tour de son poste) depuis quelques mois pour ne pas dire quelles années, de sortir de son bureau et de toquer à la porte du DRH.

Reconnaissons que ce dernier peut bien évidemment aussi prendre l’initiative de traverser le couloir, d’autant plus souvent d’ailleurs qu’il aura initié une véritable politique de ressources humaines, attentive à la richesse humaine de l’entreprise.

Pourtant, même si a priori, chacun trouve son compte dans cette solution, elle n’est pas sans danger pour le promu comme pour l’entreprise.

Le péril est accentué si la promotion concerne une fonction managériale.

Un échec se traduira nécessairement par des conséquences humaines.

Le promu aura rarement une planche de salut. S’il a bénéficié d’une promotion, c’est bien qu’il avait de la valeur pour l’entreprise, non ?

Son équipe, ou ce qu’il en sera advenu, sera nécessairement déstabilisée, voire démotivée et cela même, ne soyons pas utopistes, si elle a pu avoir une part de responsabilité dans le résultat final !!!

Bien que nous puissions le rêver, nous ne vivons pas dans un monde de philanthropes, les performances commerciales et donc économiques seront, elles aussi, impactées par l’échec.

Doit-on pour autant bannir la promotion interne ? Bien sûr que non.

C’est un élément clef dans la motivation du salarié (qu’il soit promu ou futur aspirant).

C’est une richesse pour l’entreprise qui saura faire grandir ses collaborateurs.

Les préceptes du bon sens, une fois de plus, devront être respectés pour réussir le challenge :

  • L’entreprise se gardera de confondre ancienneté et expérience dans la fonction
  • L’heureux promu veillera à garder confiance en lui et à garder la tête froide

(…)

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !