Prière au Saint-Patron…

Success story : Il est parti de rien, dans son garage (a priori dans l’entreprenariat réussi, posséder un garage est aussi indispensable qu’avoir une « bonne idée »).

Aujourd’hui, quelques années plus tard, après de grosses frayeurs, de belles désillusions et d’enthousiasmantes satisfactions, il est à la tête une jolie entreprise qui force l’admiration des uns, attise la jalousie des autres.

Il n’est pas superman et il le sait (quoique des fois…), il a su s’entourer de compétences complémentaires aux siennes. Il a défini le champ d’autonomie et de responsabilité de tout un chacun car même s’il est conscient de sa valeur, il connait aussi ses limites.

Son équipe lui voue une admiration indéfectible car chacun sait qu’il évolue dans un environnement privilégié de respect, d’implication, de reconnaissance.

C’est beau, non ?

Encore une espèce en voie de disparition, menacée par les phases de glaciation économiques.

Dans ces périodes de mauvais temps, le chef d’entreprise reprend ses réflexes de patron : il se montre interventionniste, ferme les écoutilles, ordonne, change brusquement de cap sans prévenir l’équipage. Il faut « tailler dans le vif », alors le vif ne pétille plus…

L’équipage se fige, ce n’est pas le moment de mettre le nez dehors pour voir si l’herbe est plus verte. La posture idoine : Le béni-oui-oui  à dos rond, profil bas de rigueur.

Plus personne pour porter la contradiction, plus personne pour envisager d’autres solutions, d’autres perspectives.

Le patron se retrouve en tête à tête avec son cerveau d’1,4 kg.

Au lieu de faire brûler un cierge à l’hypothétique retournement de conjoncture, allumons la Led « Prise de conscience ».

Le courage managérial est indispensable à la performance de l’entreprise …

… Bien manager son manager aussi !!!

La pyramide du mal être au travail

Après avoir été porté au sommet de la pyramide par toutes les formations managériales sur la motivation, Abraham Maslow est tombé de son piédestal depuis quelques années.

Et avec lui, le rêve de l’accomplissement au travail a dévalé la pente. Il se transforme chaque jour, médiatisé ou non, en cauchemar du mal être au travail.

Pourtant sans faire l’apologie (ce n’est pas le genre de la maison) de la théorie de la motivation de Maslow, il n’est pas inintéressant de confronter les 5 familles de besoin qu’il a identifiées avec l’évolution de notre rapport au travail.

Les besoins physiologiques sont directement liés à la survie de l’individu (faim, soif, sommeil…)

60% des français ont peur de devenir SDF…

Le besoin de sécurité : pour s’exonérer du danger, de la menace et rechercher un monde ordonné, prévisible, organisé.

« Au mieux » : culte du changement, de la mobilité géographique et fonctionnelle, des stratégies d’entreprise fluctuant au gré du cours de l’action, au pire : spectre du chômage !

Le besoin d’appartenance : l’homme est un animal social. Il a besoin d’aimer, d’être aimé, écouté et compris dans les groupes dans lesquels il vit, dans sa famille comme dans son entreprise.

Quid des relations affectueuses dans les jeux de stratégies en entreprise ? « Pour sauver ta tête (jusqu’à la prochaine vague de licenciement) prends appui fortement sur la tête de ton collègue »

Le besoin d’estime : Estime de soi et des autres. L’individu souhaite être reconnu pour ses compétences, ses performances, sa capacité à être utile. La reconnaissance lui assure le respect des autres, la confiance en soi.

Si tu refuses de jouer à : « Pour sauver ta tête …», tu prends le risque de perdre ton job, soit au-delà de l’aléa économique non négligeable (reportez-vous au début de la liste), tu perds ton statut social (critère number two d’identification dans notre société : « T’es qui ? Tu travailles où ? »). Si tu joues, tu perds le respect des autres et l’estime de toi…

Le besoin d’accomplissement de soi : désir de réalisation de soi. Epanouissement, devenir ce que l’on est capable d’être : « Un homme doit être ce qu’il peut être » (Pour les puristes : citation de K. Goldstein).

L’approche de Maslow a été malmenée notamment car elle part de l’hypothèse qu’une catégorie de besoin n’émerge que lorsque la précédente est satisfaite. Sans doute l’homme est-il un animal un tantinet plus complexe, cependant difficile d’imaginer son épanouissement sans que ses besoins physiologiques, de sécurité, d’appartenance et d’estime soient satisfaits…

Avant de communiquer sur le besoin d’accomplissement (bien nécessaire, c’est une évidence), peut-être pourrions-nous nous interroger sur la satisfaction des besoins premiers de nos collaborateurs ???

Jeunes diplômés : Ne riez pas !!!

 Vous êtes 599 998 (et oui, 2 d’entre vous ont la semaine dernière décidé de rempiler sur un 3ème Master et boules de gomme) à entrer très bientôt, enfin bientôt, dans la vie active.

Après avoir brillamment déniché l’offre d’emploi qui va bien, vaillamment franchi les étapes clefs du recrutement (lettre de motivation motivante, personnalité testée au pentothal, entretiens croisés dynamiques), vous voici confortablement installé dans votre nouveau bureau.

Après avoir découvert vos nouveaux collègues et la machine à café, vous allez découvrir les joies du reporting. Pourquoi un anglicisme ? Uniquement pour éviter la référence navrante au 11ème commandement insufflé dès la cour de récréation de l’école maternelle : « Rapportez, tu ne feras point ! ».

Chaque semaine, au minimum, vous allez saisir dans un époustouflant tableau Excel votre performance : chiffre d’affaires, ventes, marge, taux de marge… (Liste, oh combien !, non limitative) et surtout, ce qui est très fort, vous allez indiquer vos prévisions pour les semaines et les mois à venir…

Comment procéder ? Dans un premier temps, étudiez objectivement les variations saisonnières de votre activité.

♦ Oui mais là, c’est la crise, personne ne sait comment les ventes vont évoluer.

♦ Faites comme si ! Les formules de calcul de votre tableau ne supportent pas l’aléa.

Ensuite, étudiez la réaction de votre manager à la lecture de vos prévisions. Si ce dernier se montre peu enthousiaste, proposez d’approfondir votre analyse, histoire d’apporter une touche d’optimisme à vos projections… et de booster votre plan de carrière.

Pourquoi ? Parce que le reporting relève de l’escalade. Vos données seront compilées par votre N+1 qui lui-même les transmettra à son chef, qui à son tour…. Pour acheter la paix, chacun a intérêt à ce que la somme des prévisions se rapproche de l’objectif annuel !!!

Et en final que devient ce superbe et scientifique gloubi-boulga ? Eh bien dans les sociétés cotées en Bourse, les analystes vérifieront que le résultat trimestriel correspond bien aux prévisions annoncées 3 mois plus tôt. Si tel n’est pas le cas, un climat délétère de défiance plombera le cours de l’action à moins que, l’entreprise n’annonce, simultanément, un vaste programme de réduction des coûts…  (Expression susceptible de s’orthographier aussi « réduction des cous » ce qui n’exclut pas les coups bas).

Allez Jeunes Diplômés, on compte sur vous. Aidez-nous à retrouver le chemin du bon sens.

Bien le bonjour à Casimir…

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !