Que fait Michaël Apter au milieu des poissons ?

Tout comme Ordralfabétix dans les aventures d’Astérix, je vous invite à prendre et reprendre du poisson. Et comme sur son étal, il est frais mon poisson, même très rafraichissant, sauf que vous trouverez « Fish » dans les étagères des librairies.

Fish est un récit imaginé à partir de l’expérience de vie que réinventent chaque jour les poissonniers de Pike Place à Seattle.

Les poissonniers de ce marché sont partis du constat que même s’ils n’avaient pas toujours le choix du métier qu’ils exercent, ils ont toujours le pouvoir de choisir comment l’exercer.

Forts de cette conviction, chaque jour ils mettent en œuvre leur stratégie :

Choisir son attitude : ils ont découvert qu’ils détenaient le pouvoir de décider de l’état d’esprit dans lequel ils abordent et vivent leur journée

Jouer : Même face à des tâches rébarbatives et peu valorisantes au regard des critères de Wall Street, ils travaillent en jouant (à moins qu’ils ne jouent en travaillant…). 2ème grande découverte à destination des engoncés : La qualité, la productivité, le professionnalisme, la performance individuelle et collective (liste non limitative) ne sont pas solubles dans la bonne humeur

Illuminer leur journée : Chacun va au devant de l’autre (client, collègues, équipiers…) pour partager avec lui énergie et bonne humeur

Etre présent : Chacun est disponible, attentif à l’autre, à ses besoins, à ses attentes. Pas question, (comme on peut le voir dans certaines fictions sans lien aucun avec une quelconque réalité d’entreprise car intégralement imaginées par un esprit fantaisiste) qu’un manager puisse avoir un entretien avec un collaborateur tout en répondant à ses mails et à son téléphone…

En lisant Fish, je me suis dit que Michaël Apter, créateur de la Théorie du renversement, doit faire souvent ses courses au marché de Pike Place.

Les poissonniers expérimentent tout au long de leur journée la palette des états motivationnels que nous offre Dame Nature (« Sérieux » quand à 5 heures du matin, il s’agit de décharger les camions et préparer les étals, « Maitrise » pour veiller à la qualité de l’approvisionnement…).

Ils puisent leur motivation en adoptant sciemment les états « Enjoué », « Sympathie » et « Orienté vers Autrui ». Ces enthousiastes poissonniers ont choisi de ne pas subir, car ils ont compris que « l’homme n’est pas une statue mais un danseur ».

Manager n’est pas harceler

La médiatisation du harcèlement moral et ses conséquences, toujours désastreuses tant pour la victime que pour l’organisation, a pour mérite d’attirer l’attention de l’opinion publique sur un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

Il est évident que l’évolution des relations au travail génère un terreau favorable :

La vie sociale déserte les bureaux et ateliers, (Bienheureuse loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics qui favorise la collusion des fumeurs au bas de l’escalier)

Chacun pour soi (pendant que mon collègue est dans le collimateur, moi je n’y suis pas !) et même plus de Dieu pour tous, (le Saint Patron a dégringolé de son piédestal)

Dans la course à la productivité, les moments de convivialité sont rayés de la carte des ravitaillements (et pourtant, la performance se nourrit, aussi, de grandes tranches de rigolade).

La médiatisation est nécessaire à la prise de conscience individuelle et collective, car si nous fermons les yeux sur les dysfonctionnements de notre société (avec ou sans grand S) en déclamant « Abracadabra » 3 fois de suite (posologie actuellement en vigueur), nous ne serons pas résolutifs.

Toutefois, deux points méritent une attention particulière (la votre en particulier, très cher lecteur) :

Le harcèlement n’est pas l’apanage d’une catégorie d’entreprises. Qu’elles soient grandes ou petites, du secteur public ou privé, elles sont toutes susceptibles d’engendrer ce comportement.

Les managers (de bonne foi) sont dans une position délicate. Des salariés (j’ai dit « des » article indéfini, je n’ai pas écrit « tous ») peuvent invoquer le harcèlement à tort ou à travers comme moyen de pression.

Si le manager n’est pas au clair (de la Lune, je sais c’est facile) tant avec la définition du harcèlement moral (Article L. 1152-1 du Code du travail et évolutions successives de la jurisprudence de la Cour de Cassation) qu’avec la définition des bonnes pratiques managériales, il aura un réel souci de positionnement, in fine incompatible avec les attendus de l’entreprise.

Les qualités managériales de l’Autruche restant à démontrer, sortons la tête du sable !!!

Vaincre la spirale de l’échec

La spirale de l’échec entame sa ronde lentement mais sûrement.

Elle s’immisce par un sentiment de non-performance, de stagnation, d’impuissance, de régression.

Le patinage n’a plus rien d’artistique.

La spirale de l’échec s’incruste avec ses symptômes physiques : marches des escaliers du bureau de plus en plus hautes, concentration qui se fait la belle, yeux qui piquent le jour, yeux qui clignotent la nuit.

En tourbillonnant, la spirale occulte les facultés d’analyse objective de la situation : perte de confiance, braquage du système d’alerte exclusivement sur les signaux négatifs ou perçus comme tels, victimisation.

 2 alternatives :

Un manager empathique et bienveillant (promis, il existe) envoie des messages forts d’encouragement. Il construit des objectifs spécifiques (adaptés à la situation présente) et atteignables.

Aussi modeste que soit l’espacement des barreaux, il s’agit ici de gravir à nouveau l’échelle de la réussite.

L’exercice d’un art martial … qui se pratique avec soi-même et dont la finalité est de combattre la petite voix insidieuse qui susurre à longueur de journée et de nuit : « Tu ne peux pas te le permettre ! », « Tu feras quoi après ? » « Que vont dire ta famille, tes amis ? ».

Pour fouler du pied le tatami des préjugés et la peur du futur, laissons s’exprimer une autre voix, ouvrons la voie qui conduit à la remise des clefs du bureau.

A défaut d’avoir surmonté une douloureuse épreuve professionnelle, le bel exercice du lâcher prise confère à son auteur, la fierté d’être redevenu Acteur de sa vie…

Et jusqu’à preuve du contraire, on en n’a qu’une !!!

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !