Comment économiser votre budget formation ?

Brûlante d’actualité (sous réserve que l’on puisse parler d’actualité quand sa récurrence s’étale sur un minimum de 3 ans…), les services RH doivent réitérer en cette fin d’année leur périlleux numéro d’équilibristes. L’assiette de calcul du budget formation (la masse salariale) s’apparente plus exactement à une sous-tasse (réduction des effectifs, stagnation des rémunérations…) et les coups de pouce à l’obligation légale reculent sous les coups de canif.

Alors comment répondre au mieux aux demandes et besoins de formation avec un budget toujours plus efflanqué ?

Un conseil (non imputable mais gratuit…) : Quand les cadres de votre entreprise, en recherche de performance pour leur service, vous demanderont d’inscrire leurs managers de proximité sur des modules de formation managériale, suggérez-leur d’en être les 1ers bénéficiaires… Le nombre des stagiaires sera réduit (solution économique) et les pratiques managériales gagneront en cohérence sur lensemble de la ligne hiérarchique (solution efficace).

En ces temps de vaches maigres, ce serait dommage de prendre le risque de laisser le poisson pourrir par la tête (…)

Manager en 3D

Comme je vous ai abandonnés depuis quelques semaines pour animer des formations auprès de managers, issus de secteurs d’activité divers et variés, positionnés à des niveaux plus ou moins élevés dans le graphe de décision des entreprises, je reprends ma plume pour vous faire partager ce retour d’expérience.

De tempérament un tantinet taquin, je m’amuse à introduire chacune des sessions de formation par la notion de « Fondamentaux du management », histoire d’évaluer à la volée la capacité de remise en cause des participants.

Effet garanti. Les réactions s’expriment bruyamment dans le langage non-verbal  dans un registre que je qualifierai volontiers de « dubitatif » : de splendides mimiques accompagnent, au choix, la contemplation du plafond ou celle de la feuille blanche du bloc-notes.

Pas encore entièrement convaincue d’adopter la culture japonaise (O hayou gozaimasu Mathieu), après quelques secondes qui s’écoulent en minutes pour les joyeux stagiaires, je mets fin à la programmation du hara-kiri.

Comment annihiler cette hostilité grandissante ? « Il suffit » (qu’il s’agisse du vieux de la vieille qui déjà tout petit fourbissait ses armes dans le jardin d’enfants ou du jeune loup qui a décroché l’an dernier son diplôme es sciences de manager) d’établir un raccourci rapide, mais immanquablement efficace, avec le sportif de haut niveau.

La comparaison est flatteuse quoique réaliste. Que serait la performance du coup droit lifté de Rafael Nadal si, à chaque entrainement, il ne travaillait pas inlassablement ses jambes (alors qu’il en était doté, rappelons-le, dès la naissance) ? Déplacements multidirectionnels et virils pas chassés, vitesse, stop, endurance…

Après cette série d’échauffements (où le consensus se fait autour du caractère sportif du management), la formation peut démarrer sans risque de claquages.

A chacun de prendre conscience de ses points forts pour les travailler et renforcer sa posture managériale. A chacun de prendre conscience de ses points faibles pour (sans débauche outrancière d’énergie) les apprivoiser afin qu’ils ne virent pas au handicap.

Votre sagacité vous oblige : bien que captivé par la lecture de ce post, vous voyez (à regret) sa fin approchée sans en avoir décodé le titre « Manager en 3D ».

Ne cherchez pas les effets spéciaux. En management, plus ils sont rares, plus le manager forge, durablement, son autorité naturelle.

L’unique prétention de ce titre est de mettre en relief les 3 dimensions de la posture que tout manager se doit de mettre et remettre sur le métier avec : ses collaborateurs (individualité et équipe), son Entreprise (hiérarchie et collègues) et lui-même.

Entreprise : Comment redorer le cadre ?

Selon une enquête du Cereq (Centre d’Etudes et de Recherches sur les Qualifications), la moitié des salariés interviewés considère que l’accession au statut cadre n’est pas une perspective enviable : http://www.cereq.fr/index.php/articles/Espace-Presse-Articles/Devenir-cadre-une-perspective-pas-toujours-attrayante.

Alors que la population des cadres a proliféré de 62% dans nos entreprises sur les vingt dernières années et qu’un cinquième de nos salariés sont aujourd’hui « statufiés », comment expliquer ce désamour ? Est-ce un manque d’ambition ou un sursaut de réalisme ?

Les raisons invoquées pour justifier ce revirement d’attractivité : Sauvegarder les atouts du poste actuel (concilier vie professionnelle / vie privée, exploiter et développer son savoir-faire technique, maintenir le lien d’appartenance avec ses collègues) et affronter les contraintes du poste futur (gérer la pression de la direction, se préserver de la pression de ses pairs, mettre à la pression à ses subordonnés) procurent aux entreprises pléthore de pistes.

Pourtant avant d’appliquer tous azimuts la dorure sur le cadre,  un grand toilettage de rentrée s’impose :

  • La consécration du statut est devenue une fin (la carotte au bout d’un parcours professionnel) et non plus un moyen (43% des cadres ne managent pas…). Qu’est-ce que l’entreprise attend de ses cadres ? Combien de cadres sont nécessaires à la performance économique de l’organisation ? Comment reconnaitre la compétence et l’implication différemment ?
  • Les pratiques managériales oligarchiques creusent un gouffre entre titre et réalité. Entreprises : osez-les remettre en cause. Comment se dessine, dans le quotidien de vos cadres, le triptyque « Responsabilité » « Autonomie » « Initiatives » ? Comment transformer l’intelligence en énergie ?
  • L’apprentissage du métier de manager est loin d’être inné. Comment l’entreprise accompagne-t-elle le collaborateur dans la découverte de son nouveau travail ? Comment l’aide-t-elle à surmonter ses peurs ? A perfectionner ses pratiques ? A adapter sa posture ?

Ce que d’aucuns qualifieront de « manque d’ambition » est, à mon humble sens, un signal fort de déliquescence de la motivation des salariés. La relégation des cadres aux fonctions de courroie de transmission ne fait pas vibrer les salariés, qui pourrait encore s‘en étonner ?

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