Comme je vous ai abandonnés depuis quelques semaines pour animer des formations auprès de managers, issus de secteurs d’activité divers et variés, positionnés à des niveaux plus ou moins élevés dans le graphe de décision des entreprises, je reprends ma plume pour vous faire partager ce retour d’expérience.
De tempérament un tantinet taquin, je m’amuse à introduire chacune des sessions de formation par la notion de « Fondamentaux du management », histoire d’évaluer à la volée la capacité de remise en cause des participants.
Effet garanti. Les réactions s’expriment bruyamment dans le langage non-verbal dans un registre que je qualifierai volontiers de « dubitatif » : de splendides mimiques accompagnent, au choix, la contemplation du plafond ou celle de la feuille blanche du bloc-notes.
Pas encore entièrement convaincue d’adopter la culture japonaise (O hayou gozaimasu Mathieu), après quelques secondes qui s’écoulent en minutes pour les joyeux stagiaires, je mets fin à la programmation du hara-kiri.
Comment annihiler cette hostilité grandissante ? « Il suffit » (qu’il s’agisse du vieux de la vieille qui déjà tout petit fourbissait ses armes dans le jardin d’enfants ou du jeune loup qui a décroché l’an dernier son diplôme es sciences de manager) d’établir un raccourci rapide, mais immanquablement efficace, avec le sportif de haut niveau.
La comparaison est flatteuse quoique réaliste. Que serait la performance du coup droit lifté de Rafael Nadal si, à chaque entrainement, il ne travaillait pas inlassablement ses jambes (alors qu’il en était doté, rappelons-le, dès la naissance) ? Déplacements multidirectionnels et virils pas chassés, vitesse, stop, endurance…
Après cette série d’échauffements (où le consensus se fait autour du caractère sportif du management), la formation peut démarrer sans risque de claquages.
A chacun de prendre conscience de ses points forts pour les travailler et renforcer sa posture managériale. A chacun de prendre conscience de ses points faibles pour (sans débauche outrancière d’énergie) les apprivoiser afin qu’ils ne virent pas au handicap.
Votre sagacité vous oblige : bien que captivé par la lecture de ce post, vous voyez (à regret) sa fin approchée sans en avoir décodé le titre « Manager en 3D ».
Ne cherchez pas les effets spéciaux. En management, plus ils sont rares, plus le manager forge, durablement, son autorité naturelle.
L’unique prétention de ce titre est de mettre en relief les 3 dimensions de la posture que tout manager se doit de mettre et remettre sur le métier avec : ses collaborateurs (individualité et équipe), son Entreprise (hiérarchie et collègues) et lui-même.