Prière au Saint-Patron…

Success story : Il est parti de rien, dans son garage (a priori dans l’entreprenariat réussi, posséder un garage est aussi indispensable qu’avoir une « bonne idée »).

Aujourd’hui, quelques années plus tard, après de grosses frayeurs, de belles désillusions et d’enthousiasmantes satisfactions, il est à la tête une jolie entreprise qui force l’admiration des uns, attise la jalousie des autres.

Il n’est pas superman et il le sait (quoique des fois…), il a su s’entourer de compétences complémentaires aux siennes. Il a défini le champ d’autonomie et de responsabilité de tout un chacun car même s’il est conscient de sa valeur, il connait aussi ses limites.

Son équipe lui voue une admiration indéfectible car chacun sait qu’il évolue dans un environnement privilégié de respect, d’implication, de reconnaissance.

C’est beau, non ?

Encore une espèce en voie de disparition, menacée par les phases de glaciation économiques.

Dans ces périodes de mauvais temps, le chef d’entreprise reprend ses réflexes de patron : il se montre interventionniste, ferme les écoutilles, ordonne, change brusquement de cap sans prévenir l’équipage. Il faut « tailler dans le vif », alors le vif ne pétille plus…

L’équipage se fige, ce n’est pas le moment de mettre le nez dehors pour voir si l’herbe est plus verte. La posture idoine : Le béni-oui-oui  à dos rond, profil bas de rigueur.

Plus personne pour porter la contradiction, plus personne pour envisager d’autres solutions, d’autres perspectives.

Le patron se retrouve en tête à tête avec son cerveau d’1,4 kg.

Au lieu de faire brûler un cierge à l’hypothétique retournement de conjoncture, allumons la Led « Prise de conscience ».

Le courage managérial est indispensable à la performance de l’entreprise …

… Bien manager son manager aussi !!!

Sauvons l’entretien annuel !!!

Dans la vie de l’entreprise, il existe un moment privilégié(Au moins un, ouf !!!)

Moment privilégié où deux individus prennent le temps (2 heures environ, c’est bien surtout quand la priorité n’est pas accordée aux communications téléphoniques intempestives !) de se parler, d’échanger, de confronter leur point de vue et d’envisager l’avenir…

C’est un moment privilégié où le manager fait  preuve de « courage managérial », il ose dire, sans agressivité, à son équipier  ce qui ne convient pas soit dans l’exécution de sa mission soit dans son comportement (j’ai écrit « soit »… « soit », mais il arrive aussi que ce soit « et ». Là, une petite dose de courage managérial entre 2 entretiens annuels est à prescrire instamment).

« Oser dire », c’est permettre au collaborateur de prendre conscience de ses écarts et donc lui donner l’opportunité de les corriger. L’entretien est là (et son chef « Qui aime bien, châtie bien ») pour identifier ses axes de progrès et mettre en place les solutions pour lui permettre de progresser.

Une fois les choses plus ou moins agréables dites (s’il n’y en a pas, inutile de vouloir faire preuve de créativité !!!) débute le moment privilégié par excellence où le manager adresse à son équipier des signes forts de reconnaissance et des encouragements sincères.

Dans notre société de consommation où tout s’achète, il est bon de rappeler que tout n’est pas à vendre, reconnaître la valeur, l’implication, l’intégrité, l’enthousiasme (liste non exhaustive quand on croit à la richesse humaine) d’un collaborateur, c’est le reconnaître dans sa dignité d’homme.

Et mon augmentation de salaire dans tout ça ???? C’est effectivement un thème légitimement récurrent dans les entretiens annuels même si la rubrique n’est pas toujours prévue dans le support. (Oh ben alors, c’est ballot !)

Un conseil en passant, sans doute encore plus d’actualité cette année que les années précédentes…

Rubrique rémunération prévue ou non,  le manager se doit dès le début de l’entretien d’aborder, courageusement, le sujet. Pas de fausse promesse, pas de langue de bois.

Le manager n’a aucune latitude sur la rémunération ? Il le dit (cela doit « juste » être vrai).

Le manager dispose d’une enveloppe à répartir dans son équipe, il explique son mode de répartition (l’école des fans a fermé ses portes depuis longtemps) et pourquoi il a décidé de lui attribuer  une augmentation plus ou moins conséquente qu’à ses petits collègues.

 Ne pas parler de la rémunération dès le début de l’entretien, c’est immanquablement gâcher l’intégralité de ce moment privilégié et rare.

Même si on apprécie Abba, écouter en fond sonore  pendant 1h50 « Money, Money, Money », ne favorise pas la concentration du manager et de son collaborateur sur les autres sujets de fond(s) …

La pyramide du mal être au travail

Après avoir été porté au sommet de la pyramide par toutes les formations managériales sur la motivation, Abraham Maslow est tombé de son piédestal depuis quelques années.

Et avec lui, le rêve de l’accomplissement au travail a dévalé la pente. Il se transforme chaque jour, médiatisé ou non, en cauchemar du mal être au travail.

Pourtant sans faire l’apologie (ce n’est pas le genre de la maison) de la théorie de la motivation de Maslow, il n’est pas inintéressant de confronter les 5 familles de besoin qu’il a identifiées avec l’évolution de notre rapport au travail.

Les besoins physiologiques sont directement liés à la survie de l’individu (faim, soif, sommeil…)

60% des français ont peur de devenir SDF…

Le besoin de sécurité : pour s’exonérer du danger, de la menace et rechercher un monde ordonné, prévisible, organisé.

« Au mieux » : culte du changement, de la mobilité géographique et fonctionnelle, des stratégies d’entreprise fluctuant au gré du cours de l’action, au pire : spectre du chômage !

Le besoin d’appartenance : l’homme est un animal social. Il a besoin d’aimer, d’être aimé, écouté et compris dans les groupes dans lesquels il vit, dans sa famille comme dans son entreprise.

Quid des relations affectueuses dans les jeux de stratégies en entreprise ? « Pour sauver ta tête (jusqu’à la prochaine vague de licenciement) prends appui fortement sur la tête de ton collègue »

Le besoin d’estime : Estime de soi et des autres. L’individu souhaite être reconnu pour ses compétences, ses performances, sa capacité à être utile. La reconnaissance lui assure le respect des autres, la confiance en soi.

Si tu refuses de jouer à : « Pour sauver ta tête …», tu prends le risque de perdre ton job, soit au-delà de l’aléa économique non négligeable (reportez-vous au début de la liste), tu perds ton statut social (critère number two d’identification dans notre société : « T’es qui ? Tu travailles où ? »). Si tu joues, tu perds le respect des autres et l’estime de toi…

Le besoin d’accomplissement de soi : désir de réalisation de soi. Epanouissement, devenir ce que l’on est capable d’être : « Un homme doit être ce qu’il peut être » (Pour les puristes : citation de K. Goldstein).

L’approche de Maslow a été malmenée notamment car elle part de l’hypothèse qu’une catégorie de besoin n’émerge que lorsque la précédente est satisfaite. Sans doute l’homme est-il un animal un tantinet plus complexe, cependant difficile d’imaginer son épanouissement sans que ses besoins physiologiques, de sécurité, d’appartenance et d’estime soient satisfaits…

Avant de communiquer sur le besoin d’accomplissement (bien nécessaire, c’est une évidence), peut-être pourrions-nous nous interroger sur la satisfaction des besoins premiers de nos collaborateurs ???

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !