Vœux 2014 : Exercice collectif de psychologie positive

Coaching

Ressource et Vous

Pourquoi cette tradition des « bons vœux », dont chacun sait qu’elle n’a aucune influence sur le cours de notre destin revient-elle chaque année, pendant tout un mois, pendant 31 jours ?

Si notre futur se moque de tous ces souhaits (aussi sincères soient-ils) le rituel se savoure dans l’instant présent où chacun expérimente la richesse d’être relié aux autres ; où chacun, sous couvert de la tradition, exprime et goûte la reconnaissance et l’amour de l’autre.

Si notre futur se moque de tous ces souhaits, si l’Homme ne peut prédire son avenir, il peut l’imaginer, le construire, le rêver, alors souhaitons qu’en 2014 refleurisse, pour chacun d’entre nous, le champ des possibles.

Deviens ce que tu es. Friedrich Nietzsche

Faut-il restaurer le management « carotte-bâton » ?

Françoise Mathiaux - Ressource et VousDans une époque (formidable) où chacun vante les mérites du management participatif, coopératif, collaboratif ; dans une ère (sans partition) où d’aucuns exhortent les managers à donner du sens au travail de leurs équipiers, pourquoi diable vouloir exhumer cette pratique autocratique d’un autre temps ?

Déjà un message perso pour rassurer ceux qui me connaissent bien, je n’ai pas pris froid, mes valeurs et convictions sont intactes. Si je m’interroge sur la réhabilitation du « management carotte-bâton » (sans la souhaiter) c’est parce que de jour en jour je constate les effets humainement désastreux de sa disparition ou plutôt du vide sidéral (et sidérant) qui l’a remplacé.

Avec la toute-puissance du pouvoir hiérarchique, le manager est légitime par son sacro-saint statut de Chef. Qu’il se nomme Pierre ou Jacques, quand le chef a dit, le subordonné exécute l’ordre, sans poser et sans se poser de questions existentielles. Bien sûr parfois dans un éclair de lucidité, le boss peut déplorer de ne diriger que des ânes (animal sympathique quoique rétif…) mais cet effet secondaire du management « carotte-bâton » se révèle être une contrepartie bien insignifiante au regard du confort octroyé par ce type de management.

Pourtant quand la bise de l’évolution des mentalités fut venue dans l’entreprise, le chef se trouva fort dépourvu : les vertus coercitives du bâton se sont étiolées et la carotte a subi une cure drastique d’amaigrissement. Afin de ne pas connaitre le sort funeste du fermier dans « La ferme des animaux d’Orwell », le chef s’est mû en manager. Il a remisé les vestiges tangibles du pouvoir hiérarchique au profit du sens, de la communication, du savoir-être (…).

Sauf que le changement de posture ne se limite pas à un simple changement de costume. Si le personnage n’évolue pas dans la représentation qu’il se fait de lui-même et de son rôle, l’habillage ne leurre personne, c’est un vulgaire travestissement.

En perte de repères, le manager s’accroche alors à des oripeaux. Il donne ordres, contre-ordres et sème le désordre. Fuyant dans un activisme forcené, il manipule, infantilise, porte aux nues pour mieux broyer.

La période des vœux approchant, que souhaiter aux managers ? … De travailler (et d’évoluer) dans une entreprise qui, sans nécessairement faire commerce avec la Chine, a intégré son proverbe « Le poisson pourrit toujours par la tête ».

Une entreprise qui, dès lors, ne se satisfaisant pas du paraître ; une entreprise qui est capable (au plus haut niveau de son management) de se remettre en cause dans ses croyances, dans ses pratiques ; une entreprise qui ne se contente pas de déposer au pied du sapin de la formation de toujours plus alléchantes boites à outils, censées évaluer, étalonner, booster la motivation de ses collaborateurs ; une entreprise qui offre à ses managers la possibilité de s’interroger sur leurs pratiques et leur donne la permission d’en expérimenter de nouvelles.

En réalité, une entreprise qui fait tout (simplement) confiance à l’intelligence de l’autre.

Nourrir son Ego…

Ressource et VousRetour sur une tablée hétéroclite (politique, sportive et entrepreneuriale) réunie par l’Esam de Lyon pour disserter, partager et disséquer la place de l’Ego dans la réussite.

Hétéroclite mais renforçant la conviction que lorsque chacun (quelle que soit son aura médiatique) est respectueux de la parole et des émotions de l’autre, le fleuret moucheté se substitue (avantageusement) aux couteaux tirés.

La conscience de sa propre valeur n’est pas plus innée que constante. Elle se construit dans le regard de l’autre, dans ses encouragements, dans l’accueil de sa gratitude. L’Ego se nourrit de la réussite, de la victoire du Grand Soir et des petites victoires du quotidien. C’est un don de l’autre, mais pas que…

Pas que… car encore faut-il (aussi) avoir le courage de se faire violence pour sortir de sa coquille, pour réaliser ce que nous n’avons jamais fait (ou pire encore :)) pour reprendre une action dans laquelle nous avons précédemment échoué.

Quand notre Ego est piqué au vif, il bouillonne de justifications toutes aussi plus ingénieuses qu’auto-indulgentes : c’est la faute aux sondeurs qui manipulent les électeurs, c’est la faute au directeur de campagne, au sélectionneur sportif, c’est la faute au hiérarchique qui ne sait pas (ou sait trop bien) reconnaitre ma valeur pour m’accorder cette promotion tant méritée…

Ce stade (à géométrie variable d’un individu à l’autre) est nécessaire pour permettre à la colère, à l’amertume, à la déception de s’évacuer. Le dépasser, c’est grandir. L’Ego piqué au vif est alors un aiguillon qui pousse à agir, non pas pour satisfaire à de basses manœuvres vengeresses (j’ai dit grandir !) mais pour mériter l’estime d’autrui.

Je terminerai cet article en l’illustrant avec l’expérience de Paul.

Paul, au tout début de sa vie active, rejoint l’entreprise industrielle dirigée par son beau-père. Quelques mois plus tard, ce dernier succombe à une crise cardiaque et Paul se retrouve à la tête de la société.

Peu coutumier des bars du village, un soir pourtant alors qu’il prend un verre avec un ami, il surprend la conversation qui anime l’assemblée. C’est certain ce jeunot, que personne ne connait, va sous peu conduire l’entreprise familiale à sa perte. Paul sort du bar sans rien dire mais emportant avec lui cette flèche décochée à son amour-propre.

Cette remarque blessante a toujours aiguillonnée son Ego, que ce soit dans les phases de réussite comme dans les phases plus compliquées, qui sont le lot de l’entreprise (précision à destination de ceux qui l’ignorent encore). Trente ans plus tard, Paul n’hésite pas à remercier ces anonymes d’un soir qui font qu’aujourd’hui, il passe le relai, d’une entreprise prospère, à son fils.

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