Gestion du Temps ou Gestion du Tant ?

Gestion du temps ou gestion du tant ?Si vous avez du temps (agité, maussade, chaud, voire libre), toute une panoplie s’offre à vous pour apprendre à mieux gérer votre temps : formations, ouvrages, outils, trucs et astuces.

Loin de moi l’idée qu’il s’agisse de temps perdu, car si vous ne gagnez pas pour autant (durablement) en efficacité, vous aurez au moins un nouveau sujet de conversation, sans partir à la recherche de Proust.

Que cache ce sarcasme ?

La conviction que le sujet est un puits sans fond :

  • Tant que l’Entreprise renvoie l’entière responsabilité à son collaborateur en l’inscrivant sur un programme « gestion du temps » évitant de s’interroger sur le fait qu’elle puisse, en tant qu’Organisation, être source de désorganisation (décisions prises à l’emporte-pièce ou prise de décisions empêtrée dans une succession de parapluies, tous plus grands les uns que les autres)
  • Tant que le collaborateur passe son temps à identifier les causes de son retard avec, au passage, la mise au pilori des coupables, lui-même compris. Phase propice à la désintégration de la confiance en soi et à l’estime portée à ses camarades de jeu. Temps passé, temps dépassé, temps perdu, contretemps refroidissent dangereusement le climat social.

Peut-être qu’avant qu’il ne se jette dans le puits, serait-il souhaitable d’aider le collaborateur à s’interroger sur les effets bénéfiques recherchés, inconsciemment, dans la Gestion du Tant ?

Au hasard (ou presque) : Se sentir utile ? Se penser indispensable ? Ne pas vouloir prendre le risque de froisser un collègue ou un hiérarchique en posant des limites, en disant « Non » ? Ne pas décevoir ? Etre à la hauteur ? Etre apprécié ou qui sait, être aimé ? (« … » je vous laisse reconnaître vos motivations profondes dans ces points de suspension)

Et si prendre le temps de s’intéresser  « au quoi ? » du Tant plutôt qu’au « pourquoi ? » du Temps, vous faisait gagner du temps ? Quel temps précieux que ce temps-là…

Comment bien réussir son burn-out ?

Nier son burn-outRéussir son burn-out n’est pas donné à tout le monde, ces quelques conseils vous aideront à accéder à cette expérience enflammante.

Programmer les drivers de performance : Imprégnez-vous toute la journée (mais aussi nuitamment) de messages hautement mobilisateurs pour éviter qu’un éclair de lucidité vous fasse dévier de votre objectif :

  • Ton collaborateur n’arrivera jamais à traiter ce dossier ? Ne lui délègue-pas ! Prends le relai ! En plus, ça lui fera plaisir…
  • Dis « Oui » même si tu devrais dire « Non », de toute manière, des week-ends entre amis, des vacances plus longues, il y en aura bien d’autres
  • Tu ne peux pas décevoir ton chef, tes collègues, ton entourage… ? Sers les dents, tu as un si beau sourire !
  • Cesse d’écouter ton corps, il a besoin de repos ? il connaitra un jour le repos éternel… en attendant « Cours ! » « Dépêche-toi ! »
  • Et rappelle-toi : « Tu n’as pas le choix !!! » (*)

(*) Liste non limitative

Entretenir la flamme destructrice : L’immolation demande des efforts, de la vigilance, du courage, de la persévérance, le tout encapsulé sous une patine d’égocentrisme. Ah quel beau challenge que de décrocher son burn-out bien à soi !

  • Saturez votre espace-temps : L’accumulation des dossiers, nouveaux et à reprendre (c’est encore plus drôlement frustrant), favorise l’insomnie. Quelle aubaine ! Du temps en plus, pour en faire plus.
  • Savourez l’ambiance familiale en mode dégradé : Vous concédez à partager un moment de détente (en ayant usé et abusé les semaines précédentes de mille fallacieux prétextes, je vous fais confiance). Soyez vigilant : guettez le moindre dérapage pour provoquer la sortie de route. Ah décidément, vous faites des efforts pour être avec eux et ça ne va encore pas. Résultat : Drapez-vous dans votre dignité offusquée (modèle XXL idéal pour planquer votre tablette tactile) et partez-vous réfugier dans vos dossiers dangereusement en retard….
  • Fuyez le collègue authentiquement bienveillant : Malgré la propagande médiatique contraire, vous n’êtes pas à l’abri de le croiser dans les couloirs de votre société (ou à la machine à café qui vous tient lieu de fortifiant). Attention danger ! Si à la question : « Tu n’as pas l’air d’aller bien depuis quel temps ? », vous sentez les larmes vous picoter les yeux (signe que l’entreprise d’autodestruction est sur la bonne voie) partez d’un grand éclat de rire, technique de camouflage très efficace : dédramatisation, non-réponse, justification physiologique du larmoiement… Ouf, vous l’avez échappée belle, Bravo ! Quel talent !

Enfin, pour permettre à la Sécurité Sociale de disposer de quelques deniers supplémentaires pour fêter ses 70 ans, repoussez, jusqu’à la reddition du corps (mal de dos, ulcère, fracture de fatigue et autres réjouissances) toute rencontre avec un médecin. Il serait quand même dommage qu’il vous arrête alors que vous êtes quelqu’un de si indispensable dans votre entreprise !!!

Y-Z Ces générations qui stimulent la performance de l’entreprise

Ressource et VousAyant déserté les rayonnages du pâtissier sous la pression des nutritionnistes, la tarte à la crème s’étale sur les rayons de la littérature managériale. L’abondance et  la variété des ouvrages, au musc épicé du changement, frôlent l’indigestion malgré l’inventivité des parfumeurs.

Questions : Si le changement était une particularité de notre époque, aurions-nous gagné en habileté pour allumer notre Marlboro avec un silex ? Les pigeons voyageurs seraient-ils en nombre suffisant pour assurer le transport de nos mails à travers le monde ? La production du papyrus serait-elle assez conséquente pour calculer la trajectoire de Rosetta ?

Ne serait-il pas plus simple (et plus responsable en consommation d’énergie) de considérer que le changement fait partie aujourd’hui intégrante de notre univers ? Avec, je vous l’accorde, une seule concession, l’accélération de ses cycles.

Partant (pas trop loin) de ces deux postulats, il fait quoi le manager ? Il pleure ? Il déplore ?

Le manager allergique à l’étiquette du « vieux con qui dit toujours c’était mieux avant » utilise les attributs que lui ont conférés la nature et sa nature. Il utilise ses 5 sens : il regarde (et lit sans s’endormir sur ses lauriers), il écoute (et pas seulement son point de vue), il sent et goûte (en expérimentant) pour développer son intuition (6ème sens).

Ainsi, à peine entamée l’intégration de la génération Y dans ses équipes, ce manager, s’intéresse déjà à la nouvelle déferlante de leurs frangins/frangines : les Z. Et plutôt que d’édifier un nième mur des lamentations, ce manager s’interroge déjà sur comment capitaliser (rappel : nous sommes dans le monde de l’entreprise, ce n’est pas un gros mot) sur les attentes de ces jeunes de moins de 20 ans qui ne demandent qu’à connaitre : une entreprise plus confiante (moins fliquante, mieux contrôlante), agile (pas d’innovation sans droit à l’erreur), humaine (dans ses actions internes et externes), un management horizontal (Adieu mille-feuille, sale temps pour le pâtissier), égalitaire (les différences naissent du mérite), flexible (stop aux rigidités organisationnelles et aux codes amidonnés), une entreprise ouverte sur le monde (Bonjour les terriens !) et porteuse de sens (l’entreprise peut donner un sens à la vie des Z, bonne nouvelle pour une génération facilement taxée de flemmarde).

Ce manager proche de l’idéal (puisqu’il lit ce blog) n’hésite pas à approfondir sa réflexion en se plongeant dans le détail (et avec gourmandise) dans l’enquête réalisée par BNP Paribas et The Boson Project sur la génération Z et sa vision de l’entreprise : http://cdn-actus.bnpparibas.com/files/upload/2015/01/20/docs/lagrandeinvazionbnpptbp.pdf

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !