Si vous avez du temps (agité, maussade, chaud, voire libre), toute une panoplie s’offre à vous pour apprendre à mieux gérer votre temps : formations, ouvrages, outils, trucs et astuces.
Loin de moi l’idée qu’il s’agisse de temps perdu, car si vous ne gagnez pas pour autant (durablement) en efficacité, vous aurez au moins un nouveau sujet de conversation, sans partir à la recherche de Proust.
Que cache ce sarcasme ?
La conviction que le sujet est un puits sans fond :
- Tant que l’Entreprise renvoie l’entière responsabilité à son collaborateur en l’inscrivant sur un programme « gestion du temps » évitant de s’interroger sur le fait qu’elle puisse, en tant qu’Organisation, être source de désorganisation (décisions prises à l’emporte-pièce ou prise de décisions empêtrée dans une succession de parapluies, tous plus grands les uns que les autres)
- Tant que le collaborateur passe son temps à identifier les causes de son retard avec, au passage, la mise au pilori des coupables, lui-même compris. Phase propice à la désintégration de la confiance en soi et à l’estime portée à ses camarades de jeu. Temps passé, temps dépassé, temps perdu, contretemps refroidissent dangereusement le climat social.
Peut-être qu’avant qu’il ne se jette dans le puits, serait-il souhaitable d’aider le collaborateur à s’interroger sur les effets bénéfiques recherchés, inconsciemment, dans la Gestion du Tant ?
Au hasard (ou presque) : Se sentir utile ? Se penser indispensable ? Ne pas vouloir prendre le risque de froisser un collègue ou un hiérarchique en posant des limites, en disant « Non » ? Ne pas décevoir ? Etre à la hauteur ? Etre apprécié ou qui sait, être aimé ? (« … » je vous laisse reconnaître vos motivations profondes dans ces points de suspension)
Et si prendre le temps de s’intéresser « au quoi ? » du Tant plutôt qu’au « pourquoi ? » du Temps, vous faisait gagner du temps ? Quel temps précieux que ce temps-là…