Françoise Mathiaux - Coach dirigeant

Donner du sens au travail, oui mais quel sens ?

« Donner du sens » : Quelle est belle cette expression devenue un incontournable du dictionnaire managérial ! Mais au fait, quel est son sens ? Pour répondre à cette question de bon sens, rapprochons-nous des économistes Thomas Coutrot et Coralie Perez qui nous proposent, dans un rapport de la DARES de 2021, trois critères constitutifs du sens au travail.

Le sentiment d’utilité

Comme son nom l‘indique, le salarié se sent utile, il perçoit l’impact positif de son travail. Son action a de la valeur. Une valeur pour lui : il se réalise, il prend plaisir ou plus prosaïquement, il gagne sa vie. Une valeur pour les autres : il contribue à la performance de son organisation. Une valeur pour la collectivité : il participe à relever les enjeux (économiques, sanitaires, humains, environnementaux…) de la société

La cohérence éthique

Le salarié exerce son activité en accord avec ses valeurs, ses principes, ses normes professionnelles, sans avoir à effectuer de compromis moraux.

La capacité de développement

Son métier (ou les conditions de son exercice) offre au salarié la possibilité de réaliser son potentiel dans ses dimensions professionnelle et personnelle. Il acquiert et renforce ses connaissances, ses compétences, ses aptitudes et ses attitudes. La résistance au changement cède la place à l’opportunité de changer.

Comment donner du sens au travail ?

Pour « Donner du sens », nul besoin pour le manager d’être doté d’un sixième sens. Il lui suffit (reconnaissons que pour certains, cela ne tombe pas sous le sens) d’orienter ses actions et sa posture en direction des 3 éléments constitutifs du sens au travail.
Avant de se précipiter sur la pléthorique boite à outils du manager, l’étape initiale consiste à s’interroger et/ou interroger ses équipiers, (c’est encore plus efficace quand l’exercice n’est pas à sens unique) sur sa pratique managériale.

Séquence Vérité - Exemples :

  • Je suis manager, combien de temps, je consacre au management de mon équipe ? Au management de chacun de mes équipiers ?
  • Est-ce que ma pratique managériale correspond aux besoins de mes équipiers ? Mais c’est bien sûr, est-ce que je connais leurs besoins ou est-ce que je prends appui (en dépit du bon sens) sur mes talents divinatoires pour les présupposer ?
  • Quel est le niveau de cohérence entre mes discours et mes actes ? Entre mes intentions et mes réalisations ? Entre mon comportement et la sensibilité de mes équipiers ?

Et si...

Si ce post a mis (un peu) sens dessus-dessous vos convictions quant à vos pratiques managériales. Si salutairement vous vous interrogez sur Comment animer (ou raviver) le sentiment d’utilité ? Comment veiller à la cohérence éthique ? Comment assurer la capacité de développement de mes équipiers (et de mes managers…) ?

Faisons preuve de sens pratique ! Pourquoi ne pas poursuivre nos échanges autour d’un programme d’accompagnement (pragmatique !) autour de ces 3 éléments constitutifs du sens au travail ? 😊

Le Beau gagne du terrain

Mathiaux, CoachingLe Beau gagne du terrain en cette période estivale. Il avait déjà annexé la « Bonne journée », aujourd’hui 3 Août 2023, le Beau a, Bel et bien, pulvérisé le « Bon été ».

Où est passé le Bon ?

   ♠ Englouti avec nos qualités morales ? Être bon : Faire le bien, éviter le mal
   ♠ Avalé entre deux bouchées de quinoa ? Déguster un bon steak barbecue
   ♠ Nivelé par le bas ? Un bon niveau … dans l’ensemble

Le « Bon été » est un souhait adressé au gourmand-gourmet de la vie : « Je te souhaite de passer des vacances conformes à ce que tu attends ». L’expérience est subjective, le plaisir se veut intime, évalué à l’aune des sensations ressenties. C’est un péché gourmand, croqué dans la satisfaction égoïste (parfois, ça fait du bien) de nos envies et de nos valeurs.

Le « Bel été » est une injonction à transcender le quotidien, l’ordinaire voire le quotidien ordinaire. C’est un cierge déposé sur l’autel de l’esthétisme. Tout doit être Beau (même le beau-frère). Le Beau cherche à impressionner, à susciter l’admiration. Il se montre, se met en scène. Heureux les selfies à l’ombre du Bel été ! Qu’importe les sensations, pourvu que la photo soit likée😊

Alors, avec ou sans vacances en perspective (N’est-ce pas Audrey ? Ça va toujours ?), je vous souhaite un savoureux été : agréable, délicat, riche avec une pointe de piquant.
Savourez, c’est tellement Bon !

Si le management est un art, faut-il séparer l’homme de l’artiste ?

Dissocier l’homme de son œuvre ?

Avec le retour prochain du remake annuel de la cérémonie des César (sans négliger un détour précoce cette année par Angoulême), l’antienne controverse autour de l’artiste et son œuvre anticipera de quelques semaines la floraison des marronniers.
Parmi les prises de position avancées par les deux camps opposés, il y a des arguments entendables, d’autres beaucoup moins (*). Si vous voulez vous forger une opinion, posez la question à Google : « Séparer Homme Artiste » = 2 390 000 résultats, Bonne lecture !
J’ai, comme tout un chacun, un avis sur cette épineuse question mais là n’est pas la question. Cette interrogation me conduit plus précisément vers un champ que j’affectionne, celui de l’entreprise et du management.

Le management est-il un art ?

Le management s’apprend dans les livres, lors de formations, dans l’observation et se reproduit dans la pratique. Il devient « Art » quand le manager applique habilement ses connaissances.
Appliquer habilement ses connaissances, ce n’est pas simplement (et de moins en moins) mettre en œuvre une recette. Le manager excelle dans son art quand, confronté aux transformations structurelles et environnementales, il accepte d’être bousculé et de perdre ses repères pour remettre en question ses certitudes. Aux ingrédients de base (en se faisant confiance et en faisant confiance à son entourage professionnel), il ajoute un savant dosage d’audace, de sensibilité, d’inventivité pour imaginer d’autres formes d’action.

Le manager qui coche toutes les cases en termes d’objectifs opérationnels, est-il pour autant arrivé au sommet de son art ?

(Si votre manager en est persuadé, soyez certain que les ennuis ne sont pas loin …)
Ma réponse est ici sans détour : En entreprise, il est inconcevable de dissocier l’homme (ou la femme) de son œuvre (de ses résultats). Combien de fois ai-je entendu des remarques de ce type : « Il est limite avec les femmes mais c’est un bon professionnel ». Vous pouvez allègrement remplacer : « il » par « elle », « femmes » par une couleur de peau, une tranche d’âge, une orientation sexuelle, une caractéristique physique….
Si le comportement du manager est abject, loin de l’exemplarité et des valeurs prônées, aux antipode du respect de l’intégrité physique et psychologique des individus qui l’entourent, aucun argument ne peut légitimer sa place dans le box-office.
Fermer les yeux sur ses pratiques au nom du résultat (à très court terme), revient pour l’entreprise à cautionner les déviances et de facto à les encourager.

Manager selon les règles de l'art

Manager selon les règles de l’art, c’est produire des résultats tout en soignant la relation de travail avec et entre les équipiers.
A l’heure où les prévisionnistes laissent entendre une inversion durable du rapport de force entre recruteurs et candidats recrutés, les entreprises qui l’ont compris disposent  d’indéniables atouts d’attractivité et de fidélisation.

(*) Note de l’auteur : « Cérémonie des César » et « camps opposés » ne font aucunement référence, de manière plus ou moins subliminale, à l’actualité cinématographique de moment. D’ailleurs, en passant, ce battage médiatique peut susciter quelques doutes sur la qualité de la potion magique…

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !