La remise en cause, le doute, l’empathie, l’humilité, le droit à l’erreur sont pour vous des concepts inaccessibles voire hautement dangereux ? Pas de panique, pour asseoir votre pouvoir de (petit) chef, nous allons pousser les portes (en compagnie du frère homophone de Stéphane) et découvrir quelques secrets d’histoire….
Pour ne pas user inutilement vos neurones (le patrimoine rare se doit d’être protégé) tout ce que vous devez retenir dans la théorie d’Éric Berne sur les Etats du Moi, c’est Vous … et contentez-vous de limiter votre connaissance des jeux psychologiques à la relation Parent/Enfant.
Donc dans la relation Chef/Pas chef, vous êtes le Parent. Preuve en est, c’est à Vous que l’entreprise a confié les clefs (pour serrer les boulons, si nécessaire). A ce titre (c’est jouissif de les collectionner et moins encombrant qu’une bibliothèque), votre collaborateur est l’enfant et doit être traité comme tel (même s’il ne se prénomme pas Guillaume).
Le mot d’ordre avec un enfant est : infantilisation. Méthodologie :
- Quand vous lui confiez une mission, donnez-lui quelques bribes de contexte afin qu’il sente bien que Vous, vous savez mais que lui ne peut pas savoir. Au 21ème siècle, l’information circule peu en dehors d’un cercle d’initiés (amis, followers, contacts…).
- Dans l’exercice de votre rôle d’apprenant, apprenez-lui à demander la permission pour qu’il puisse tâter de la laisse qui retient sa latitude décisionnelle.
- Encouragez-le sans oublier régulièrement de le conseiller avec bienveillance « Si j’étais à ta place, moi je ferais comme ci » et imposez votre solution car qui mieux que vous sait ce qui est bon pour lui !
- Marquez votre autorité sans équivoque : alternance de point d’exclamation et de poing sur la table, le respect passe par l’intimidation, c’est bien connu. S’il lève le petit doigt pour protester, mettez-le à l’index (synonymes : piquet, placard, charrette…).
- Comme vous n’êtes pas un monstre (à vos yeux et c’est là l’essentiel), n’hésitez pas à lui raconter de temps à autre des histoires. Contez-lui combien vous le considérez comme un collaborateur de qualité (en devenir) et qu’ainsi bientôt (enfin pas cette année), vous serez en mesure de négocier (âprement) pour lui, une formation, un avancement, que dis-je, une augmentation !!!
Pour être totalement honnête, je dois vous signaler que ce traitement (de faveurs) peut engendrer des effets secondaires (qui commencent à faire, heureusement, désordre dans le cénacle de l’entreprise). D’aucuns pourront s’étonner du déficit affligeant de confiance en soi, de prise d’initiatives, d’implication de vos collaborateurs. D’autres pourront pointer les indicateurs accablants des arrêts maladie, du turn-over de votre service.
A trop vouloir prendre votre collaborateur pour un enfant, ne vous étonnez pas qu’un jour, il prenne le chemin des écoliers…