Peu souvent élégant, encore moins raffiné, l’objectif Smart :
♦ S : Spécifique et concret
♦ M : Mesurable pour en contrôler l’avancement
♦ A : Ambitieux, stimulant sans être décourageant
♦ R : Réaliste au regard des ressources affectées
♦ T : Temporel, disposant d’une date butoir
trône dans l’entreprise.
Mais trôner n’est pas régner.
Laissez-moi vous conter les (més)aventures d’une responsable commerciale. Je la rencontrai au lendemain de la fixation par (et avec) son manager de ses objectifs annuels. Indice favorable, elle avait le sourire.
– « Alors ces objectifs ? »
– « A la hausse bien sûr par rapport à l’an dernier » (le toujours plus est une constante intégrée à défaut d’être acceptée) mais tout reste jouable compte tenu de … ».
Je vous passe les stratégies et actions qu’elle avait déjà échafaudées. Je l’abandonnai à la compagnie de ses deux amis « enthousiasme » et « conviction », amis précieux dans l’entreprise de réussite.
Quelques semaines plus tard, le sourire fait place à un large rire quand je prends des nouvelles de l’avancement des travaux :
–« Le siège (ou trône) a réajusté mes objectifs… il les a multiplié par 3 ». Éclat de rire.
–« Tu vas faire quoi ? »
–« Rien, c’est tellement irréalisable ». Nouvel éclat de rire.
Trio de conclusions poison :
♦ L’irréalisme de l’objectif porte à rire
♦ Le rire transgresse le pouvoir
♦ Le pouvoir et la motivation sombrent sous les coups de l’objectif illégitime.
Et la performance de l’entreprise dans tout ça ?