La Mutation du Chef

On se calme ! Je ne vous annonce pas que votre chef est muté mais pourquoi au-delà de la sémantique, le Chef est devenu (ou devrait dans son intérêt, celui de son équipe et de son entreprise) un Manager.

Il y a encore 10 ans, le chef était promu grâce à la bonne maîtrise de son art. La maîtrise s’accompagnant de quelques années de pratique, le chef se reconnaissait aisément à sa couronne de cheveux blancs. Son panache faisait autorité.

Aujourd’hui, (on se demande pourquoi …) l’iconoclaste a envahi l’entreprise. Est-ce un effet collatéral de la suppression du service militaire obligatoire ??? Toujours est-il que la jeune génération est indifférente aux galons et rétive au claquage de talons. Le statut du chef est déboulonné.

Le manager du XXIème siècle ne peut plus se targuer de la science des encyclopédistes. Sa connaissance est parcellaire, accessible sur les bancs de l’école (plus ou moins grande) et en 3 (des fois 4) clics sur la toile.

D’accord, feu le chef mais quid du manager des temps modernes ?

Manager s’apprend dans les écoles, les stages de formation, dans les livres mais avant tout  à l’épreuve de la vie en entreprise.  Un seul bémol (mais hélas de taille), toutes les entreprises n’accompagnent pas leur manager dans leur apprentissage, au risque de le laisser flirter avec le chefaillon et en final d’exploser en vol, équipe comprise.

Ce n’est pas à travers des procédures plus ou moins Iso que le manager apprend que :

Transmettre son savoir et partager celui de l’autre n’est pas nuisible au « statut »

Savoir plonger, au moment opportun, les mains dans le cambouis n’éclabousse pas les galons

♦ Le tableau Excel n’est pas l’outil miracle pour organiser, planifier, répartir équitablement  la charge de travail mais se réalise, aussi, en s’intéressant aux savoir-faire, aux compétences, aux affinités de ses équipiers

Prendre des décisions « impopulaires », si elles sont expliquées et assumées,  est bien moins préjudiciable que de ne pas en prendre

♦ Son statut lui donne les attributs pour valoriser le travail de ses équipiers, pour monter au créneau de la direction afin d’obtenir les moyens pour que son équipe exerce correctement sa mission

♦ Sa crédibilité repose sur sa capacité à tirer profit des échecs et à fêter les succès avec tous ses équipiers.

Mon propos n’est pas de décourager les managers en herbe, juste de leur faire sentir que c’est un savant dosage de savoir, de courage, d’autorité, d’humanisme… bref, une belle aventure humaine.

Un ultime message aux managers (nouveaux ou moins nouveaux) : Le manager est désigné par l’entreprise,  il devient manager quand son équipe le reconnait…