La transgression bienveillante

Hommage à un représentant de l’Ordre Public rencontré il y a un mois et demi.

La forêt, repaire de la faune sauvage et des amoures clandestines, camoufle aussi une magnifique paire de jumelles. Bingo, des gendarmes, peu engagés dans la traditionnelle chasse aux œufs du lundi de Pâques, m’intiment l’ordre de faire escale auprès d’eux. La transgression a ses limites, j’obtempère.

Le chef se précipite (sans excès de vitesse) et me pose la question de circonstances :  « Vous savez pourquoi nous vous arrêtons ? ».

La date du jour me donne l’occasion d’adopter le registre de la sympathie : « Deux solutions, soit j’allais un PETIT PEU trop vite soit, comme nous sommes le 1er avril, c’est une blague».

La 1ère hypothèse ayant été retenue, le chef et moi conversons pendant que ses complices rédigent le procès-verbal.

Interrogatoire bienveillant sur mon activité, échanges autour du plaisir qui prime sur la recherche du profit (confirmé par le regard croisé que nous posons sur ma Lamborghini Modèle Clio Série 2005), mais aussi sur la difficulté, même en uniforme galonné, de manager aujourd’hui.

Hélas, la promptitude de ses collègues mit fin à nos batifolages. Sans rancune (jouer suppose d’accepter de perdre), je saluai tout l’équipage.

Hommage à vous brigadier pour cette transgression qui fait que la facture ne m’est pas parvenue. Hannah Arendt aurait été fière de vous, vous qui avait pris la liberté de transgresser la règle pour apporter une petite dose d’humanité (à 90€ et 2 points…).