Le plafond de verre est-il en verre blanc ?

Depuis des années et avant même que l’expression ne soit consacrée sur l’autel des lieux communs par le commun des mortels (signe d’intégration si ce n’est d’acceptation), le législateur débride son imagination pour tenter de dynamiter le plafond de verre.

Cette débauche d’énergie mise au profit des éditions Dalloz et consorts (et que les addicts peuvent suivre en live sur pas moins de 2 chaines de télévision thématique et publique…) n’a pas plus de répercussions dans l’hémicycle des assemblées, nationales ou locales, que dans la cour intérieure de nos entreprises.

Sauf que dans les jours à venir tout change : après le Père Noël, le Père Fouettard. Il arrive le 2 Janvier propulsé par la loi de 9 Novembre 2010 sur la réforme des retraites et satellisé par le décret du 7 Juillet 2011 sur l’égalité professionnelle.

Toute entreprise, comptant au moins 50 salariés, devra être en mesure de prouver qu’elle se préoccupe d’évaluer les écarts de traitement entre ses salariés Hommes et Femmes et qu’elle a prévu des actions correctives dans un plan de progrès (objectifs de progression, indicateurs associés, coût, échéancier…). Pour fouiller ou peaufiner le sujet, rendez-vous sur le site du Ministère du Travail et de l’Emploi : Rapport de situation comparée

Mais où se cache le Père Fouettard ? Le non respect de cette disposition est assortie d’une sanction financière pouvant représenter jusqu’à 1% de la masse salariale de l’entreprise.

Dommage encore une fois que la coercition prenne le pas mais c’est avant tout l’occasion de faire d’une contrainte (financière, je m’entends, seuls des machistes, ascendants phallocrates, peuvent contester les apports des femmes au sein des organisations), une opportunité permettant de briser les stéréotypes qui cloisonnent encore trop souvent les femmes dans des emplois subalternes ou périphériques.

L’entreprise, volontairement ou non, de façon plus ou moins aigue, porte et entretient les stéréotypes de genre au détriment des femmes (écart de rémunération, accès aux postes décisionnels…) et au détriment des hommes (valeur travail au cœur de l’identité masculine, culture du présentéisme et de la disponibilité…) alors qu’ils aspirent de plus en plus (ou l’expriment de plus en plus…) à mieux articuler vie professionnelle et vie privée.

Nous avons tous, hommes, femmes, entreprises, intérêt à exploser en mille morceaux le plafond de verre et comme c’est du verre blanc, ce ne peut être que du bonheur !!!