Où comment en bannissant de son dictionnaire le mot « Gentillesse », l’entreprise a-t-elle pris le risque de la bouter hors de ses murs.
Il est de bon ton dans l’univers professionnel que nous avons bâti depuis ces 50 dernières années d’asseoir la posture du manager, ou de l’employé prédestiné à « faire carrière », sur un comportement aseptisé de tout affect. Sous prétexte d’évoluer dans un monde de requins, il doit (sans être gêné aux entournures) pouvoir endosser le scaphandre du squale.
Dans la représentation collective, le sourire du winner s’ouvre sur des crocs. Difficile dans ces conditions pour ses congénères (et néanmoins collègues) de ne pas adopter un comportement similaire. A minima, ils plongent dans la défiance.
Et pourtant, à l’heure où l’on découvre ou redécouvre, les vertus de l’émotion (même si pour faire savamment scientifique on lui attribue, comme à son prédécesseur intellectuel, un quotient), l’entreprise gagnerait, alors que les ravages de la crise de confiance demeurent grandement insoupçonnés, à encourager la gentillesse.
Le gentil est un régulateur spontané au sein d’une équipe. Son attention à l’autre est facteur d’exemplarité et lui ouvre la capacité à désamorcer les crises du quotidien. Sa vision positive du monde (univers et individus qui le compose) insuffle la confiance.
En chassant de son vocabulaire la gentillesse, l’entreprise a mis à mal toutes les valeurs qui lui sont attachées : Solidarité, Confiance, Exemplarité, Cordialité, Empathie, Gratuité, Sérénité, Respect…
Aujourd’hui, c’est quoi un gentil dans l’entreprise ? Un naïf, peu performant, que l’on garde parce qu’on est bien gentil !!!
Pour casser cette image, forgée dans l’entreprise comme au-dehors, testez la naïveté supposée d’un gentil que vous avez la chance de côtoyer (à moins que vous soyez un de ces heureux élus, ce qui explique pourquoi vous lisez ce blog !!!), vous pourrez constater, à vos frais (il n’y a que la gentillesse qui soit gratuite dans ce bas monde), qu’en franchissant la limite qu’il a lui-même établie, le gentil sait être aussi champion dans l’échange de gentillesses !!!
Quelle vision pessimiste de l’entreprise!
J’admets que mon expérience professionnelle est encore relativement courte, néanmoins j’ai toujours eu la chance d’être accueilli avec gentillesse et de travailler en très bon terme avec mes collègues et hiérarchiques.
Suis-je à répertorier parmi les naïfs…? Peut-être…
Bonjour heureux élu,
Vous êtes la preuve bien vivante (même si notre relation est virtuelle !!!) que la gentillesse génère la gentillesse. Votre rapport à l’autre incite à la confiance, à la cordialité. Ce n’est pas (que) la chance qui vous conduit à travailler en bons termes avec vos collègues et hiérarchiques, c’est votre comportement qui induit celui de votre entourage. Dans la vie de tous les jours comme dans celle de l’entreprise, vous avez sans doute remarqué qu’il est plus facile d’être bienveillant (envie d’encourager, d’aider…) qu’avec le mauvais c..
Heureusement que la gentillesse existe encore dans l’entreprise et dans toutes ses strates. Mon propos est simplement de proscrire l’amalgame avec la naïveté.
Gentillement votre.