Faites vous-même votre malheur

… Ah oui,  ça détonne dans l’esprit de ce blog !!! Alors on se rassure, c’est seulement le titre du très succulent livre de Paul Watzlawick que je vous invite à découvrir ou redécouvrir sans modération.

Pour les plus pressés d’entre vous, je confie, à votre méditation estivale, un extrait de sa conclusion. Paul Watzlawick établit un parallèle entre notre rapport aux autres et la somme-zéro, concept issu de la Théorie des Jeux selon lequel la somme des gains et des pertes est égale à zéro. (Pour brouiller les pistes, nous sommes entre joueurs, la terminologie de « somme-nulle » est aussi employée dans la Théorie des Jeux …) :

 « Il suffit d’entamer un jeu à somme-zéro au niveau des relations pour être assuré de la tournure infernale que prendront tôt ou tard les choses. Car, désespérément obsédés par l’idée de gagner pour ne pas perdre, les joueurs de ce genre de jeu risquent d’oublier une chose : le principal adversaire, la vie, et tout ce qu’elle a à offrir en dehors de la victoire ou de la défaite. C’est en face de cet adversaire que les deux partenaires perdent l’un et l’autre. Pourquoi est-il si difficile pour nous de nous rendre compte que la vie n’est pas un jeu à somme-zéro ? Que nous pouvons gagner tous les deux si nous ne sommes pas obsédés par l’idée qu’il nous faut vaincre l’autre pour ne pas perdre nous-même ? » (…)

Si d’aventure vous aviez quelques difficultés à extrapoler une conclusion, faites comme Paul Watzlawick, confiez-en le soin à l’un des personnages des Possédés de Dostoïevski :

« Tout est bien… Tout. L’homme est malheureux parce qu’il ne sait pas qu’il est heureux. Ce n’est que cela. C’est tout, c’est tout ! Quand on le découvre, on devient heureux aussitôt, à l’instant même… ».

Appréhender un événement pour mieux le vivre

Que celui qui n’a jamais connu  une appréhension à la perspective d’un rendez-vous lève sa souris ? Quoi ? Pas une appréhension mais une peur, une frayeur ???

Oui, vous la connaissez inévitablement cette angoisse lancinante qui tiraille vos entrailles, noue vos cordes vocales, initie vos mains aux circonvolutions de monsieur Parkinson, le tout fermement camper sur vos jambes chamallows.

Le film prospectif se déroule : un zoom avant sur la bobine patibulaire de votre chef, sur le regard noir de votre client furieux, sur vous en guest star looser ….

La tentation est grande de chasser ces images apocalyptiques. Seul souci la télécommande high tech s’avère inopérante.

N’étant pas adepte des champignons hallucinogènes (je préfère de loin les girolles et autres trompettes), je vous recommanderai une autre formule.

Fermez les yeux pour savourer ces images d’épouvante. Forcer le trait, rajouter du noir, monter une bande son digne des encore moins bons films d’horreur de série C.

Bien préparé à vivre le pire, votre rendez-vous ne pourra que vous sembler plus « doux », voire même fort agréable.

Pas plus tard qu’hier soir, j’en ai fait encore l’excellente expérience. Invitée par une délicieuse grande dame à m’immiscer auprès de ses amis (tous plus brillants les uns que les autres) pour partager un diner, à une table haute réputation, j’appréhendais ce « décalage ».

Les jours précédents, mon imagination s’est emballée : Pierre Assouline sera-t-il (encore) du Dîner ? Francis Veber a-t-il décidé de tourner un remake ???

Cette soirée ? Un délice où l’on découvre que les oreilles sont, elles aussi, équipées de papilles gustatives.

Quel bonheur que d’être témoin de ces échanges où culture, amour de l’art et passion se disputent avec éloquence et élégance, sans jamais aucune suffisance.

Cette soirée fait résonance chez moi avec cette citation : « L’homme qui découvre ce qu’il aime faire n’aura plus jamais besoin de travailler » mais comme ma culture a ses limites, je laisse aux érudits le soin de nous communiquer le nom de son auteur…

Feu le piston, Vive le réseau

Bien que la nuance soit subtile entre ces deux notions, elle a pourtant le mérite d’exister…

Le piston, pratique ancestrale à connotation péjorative (l’ascendance tient lieu de validation des compétences), est supplanté par le réseautage (ou en français le networking).

Plusieurs explications peuvent être avancées pour comprendre cette évolution (si vous êtes gourmands, vous pouvez retenir les 3 possibilités) :

♦ L’inflation dans l’immobilier de bureau sonne le glas des placards dorés

♦ Les « Fils de » bénéficient d’un regain d’amour-propre qui les poussent à s’émanciper du carnet d’adresses de Papa

♦ Les salariés ont pris conscience qu’ils étaient évalués non seulement sur leurs compétences mais aussi sur leur savoir-être (et cela d’autant plus qu’ils accèdent aux barreaux supérieurs sur l’échelle des responsabilités). Conséquence : Ils n’ont pas forcément envie d’entamer leur capital-confiance en sponsorisant des relations plus ou moins hasardeuses.

Le décor étant planté, les questions fusent : « Ca se trouve où un réseau ? » « Comment ça marche un réseau ? ». (Comme vous pouvez le constater, Jérôme Bonaldi est un fervent lecteur de ce blog).

Un réseau ne se trouve ni par hasard ni ne s’achète, chacun le construit à l’image du fraisier qui étend ses stolons (si cette illustration champêtre ne vous convient pas, vous pouvez ramener votre fraise en postant un commentaire…).

Votre 1er réseau (d’où son nom : réseau primaire) correspond aux personnes avec lesquelles vous êtes en relation directement : famille, amis, collègues, professeurs, dentiste (oui, c’est vrai qu’il n’est pas toujours facile de lier conversation avec ce professionnel de santé lorsqu’il exerce son art, c’est encore une question de fraise…)

Là j’entends déjà des remarques, d’accord vous les connaissez. Oui mais, vous savez que votre oncle travaille chez Tartempion SAS, au fait, il occupe quel poste ? Votre sœur a changé récemment d’entreprise, c’est qui son nouvel employeur ?

Grâce à ce cercle de proximité, vous accédez à un nouveau réseau (dénommé secondaire bien qu’il ne le soit pas) : Chaque membre de votre réseau primaire vous apporte 2 à 3 contacts supplémentaires. Vous démultipliez ainsi les opportunités de rencontrer des personnes qui partagent avec vous les mêmes centres d’intérêt, les mêmes convictions, les mêmes valeurs.

Bien sûr, l’identification de ses membres ne suffit pas à la construction du réseau. Il se bâtit et se consolide à travers sa raison d’être : le service, que ce soit le partage d’une information, d’un nouveau contact, d’un coup de main ou d’un moment de convivialité (…).

Le réseautage est une savante alchimie entre complicité, confiancesolidarité, système D dans laquelle il faut savoir donner pour recevoir.

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !