Vœux 2021 : Renforcer les liens

Bien que nous ne soyons pas plus prophète en notre pays qu’en notre maison (N’est-ce pas Michel ? pas toi mon frère, Montaigne !), chacun d’entre nous s’exercera cette année encore à la prophétie des bons vœux. Avec, reconnaissons-le, plus ou moins de réussite…

En effet, l’intention a beau être louable, les réalisations ne sont pas (toujours) à la hauteur de l’espérance.

Alors, malgré nos messages enrubannés de bonne volonté, de sincérité, d’amour, comment expliquer que l’expérience incantatoire, renouvelée tous les mois de Janvier, reproduise chaque année de piètres résultats (ou, pour les plus optimistes d’entre nous, des résultats mitigés) ?

Aurions-nous (aussi dans ce domaine) pêché par excès de suffisance ? Aurions-nous pu croire que, dotés de super-pouvoirs, nous avions la faculté de transformer nos vœux de tolérance, d’amour, de santé, de bonheur (simple extrait, la liste est longue) en prophéties auto-réalisatrices ?

Regardons Janvier en face (pas facile avec Janus) : Son visage tourné vers le passé nous rappelle que 2020 nous a incités à revenir à l’essentiel (revenir à ce qui fait sens). Peut-être que son visage tourné vers l’avenir, nous demande de ne pas l’oublier (le zapping est un peu le problème de notre société).

Hier soir, Gandhi me murmurait à l’oreille (oui nous sommes assez proches 🙂) : « Commence par changer en toi ce que tu veux changer autour de toi ». Alors aujourd’hui, pour vous présenter mes Meilleurs Vœux pour cette nouvelle année, je partage avec vous ces citations qui pourraient devenir de jolis mantras 2021 :

  • « L’optimiste est celui qui sait à quel point le monde peut être triste. Le pessimiste, celui qui le découvre tous les jours » – Peter Ustinov
  • « L’humilité est l’habit de gala que revêt la fierté quand elle est de sortie » – Jean Paul Richter
  • « La sagesse commence dans l’émerveillement » – Socrate
  • « Le rire est le saut du possible dans l’impossible » – Georges Bataille
  • « L’espérance est un risque à courir » – Georges Bernanos

Même si nombre de nos vœux restent lettre morte, ces échanges de souhaits sont autant d’occasions de tisser et renforcer ces liens d’amitié dont nous avons tous tant besoin pour apprécier, à juste titre, notre humanité.

Avec toute mon amitié, Meilleurs Vœux

Promesse, il est des mots…

Rien de plus efficace pour appréhender un concept que de l’expérimenter, même si l’expérience peut s’avérer violente…

La promesse au paroxysme du libre-arbitre

Avec ses grandes étapes, la naissance, la mort, les joies, les peines, la vie nous rappelle à notre condition humaine. Bien que certaines quantités varient d’un individu à un autre, le bornage, jusqu’à preuve du contraire, est universel. Dans les intervalles, chacun invente sa façon d’être présent au monde, d’agir et de vivre.

Pour bien agir et vivre, notre culture occidentale érige l’individualisme en code de conduite. Nos actes ne peuvent être que le fruit de nos choix libres et éclairés. Nous nous élevons (avec plus ou moins de réussite) à coup de mantras : « Prends ton destin en main » – « Vis en conformité avec tes valeurs » – « Sois digne de confiance » (… la liste est longue !).

Ainsi, boostés à la quête de l’estime de soi et ne doutant pas du pouvoir de notre volonté, nous nous engageons sur des promesses, pensant, crédules, être en mesure de façonner l’avenir tel que nous le souhaitons.

Pourtant, promettre, c’est se lier à un futur dont nous ne disposons pas, ou du moins, pour rassurer les plus existentialistes d’entre-nous, dont nous disposons que partiellement. Nos capacités anticipatrices ont leurs limites (et ce même auprès des diseurs de bonne aventure, cf. leurs prédictions de ce début d’année 2020).

La promesse aux mains des moralisateurs

Alors quand la vie vous met face à la dette d’une promesse non tenue, vous pouvez vous flageller en psalmodiant les citations foisonnantes sur ce thème : « Sois fidèle à ta promesse et ne trompe pas l’homme qui compte sur toi » ; ou encore un peu plus cruelle sur l’échelle du masochisme : « La confiance est rompue quand la promesse n’honore pas sa parole ».

C’est une technique performante pour maintenir béante une brèche dans l’estime de soi.

La promesse à l’épreuve de la condition humaine

Vous avez aussi le choix de faire vôtres de sages paroles. Les paroles qui vous rappellent que la promesse dépend des contingences, ces circonstances fortuites qui échappent à la prévision et à la volonté.

Pour ce faire, si vous n’avez pas une Marie-Christine (clin d’œil) à portée de main, écoutez Hannah Arendt : « L’existence humaine est une existence conditionnée ». Découvrir ou redécouvrir Hannah Arendt

Et puis surtout, le jour où vous reformulez une promesse, avec tout votre cœur et avec toute votre sincérité, gardez à l’esprit que dans « condition humaine », il y a condition, soit une dose certaine de conditionnel…

Le temps des questions existentielles…

En reprenant la plume ce matin, j’avais envie d’écrire que le site de Ressource et Vous s’était refait une petite santé mais cette expression n’étant pas du meilleur goût, je vous dirai donc qu’il s’est refait une beauté. Pas tout seul, il faut savoir mettre à profit les compétences qui nous entourent, merci donc à Emilie et à sa créativité : https://www.babybirdshop.fr/

De cette entrée en matière ne pouvait que jaillir la question récurrente quand une polémique gronde dans notre beau pays : « Peut-on rire de tout ? ». Ce que je ressens dans cette atmosphère si particulière (et ce n’est que mon ressenti, en aucun cas un jugement de valeur ou les prémices d’un nouveau dogme !), c’est que le verbe « Pouvoir » change de signification. il ne s’agit pas « d’être autorisé à » ou « de s’autoriser à » mais bien plus intimement « d’être en capacité de », « d’avoir envie de » (ou pas !).

Et de fil en aiguille ou plus précisément de synapse en synapse pour une phase de cogitation, arrivent les questions existentielles : « Où passe le temps qui passe ? » ; « Est-ce moi qui prends le temps ou lui qui me prend ? » ; D’ailleurs quand « je prends mon temps, est-ce bien le mien ? » ; « Le temps perdu l’est-il pour tout le monde ? »

Ces expressions ne sont-elles pas la preuve de notre incommensurable manque d’humilité : « je prends le temps » ; « j’ai gagné du temps » ; « j’ai encore le temps ». Seuls les drames, individuels ou collectifs, nous rappellent à notre humble condition humaine et qu’enfin réalistes nous retrouvons le temps conditionnel « j’aimerais pouvoir arrêter le temps ».

La seule chose que nous sachions des conséquences de la crise actuelle s’est qu’elle influera sur chacun de nous. Alors de peur d’en sortir diamétralement changée, je partage avec vous deux de mes questions existentielles, mais un peu moins correctes, du jour :

  • Dialogue avec moi-même dans la salle de bains : « Je m’épile ou pas ? » Après une longue hésitation (de circonstances), « Oui » par respect pour les équipes soignantes (au cas où, principe de précaution !)
  • Dans les mesures envisagées pour le déconfinement, le gouvernement pense-t-il bien à inclure nos amis les chiens qui risquent d’être brutalement sevrés de leurs 20 et quelques promenades quotidiennes ?

 

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