Manager : Prendre le temps de décider vite…

Le manager est un homme attendu. Attendu par son patron sur l’atteinte des objectifs fixés (ou négociés s’il s’agit d’un vrai grand patron). Attendu par son équipe sur sa capacité à décider vite (au passage aussi, sur son courage à assumer ses décisions, mais là c’est un autre sujet).

Chacun sait, dans sa sphère professionnelle comme personnelle d’ailleurs, que prendre une décision dans l’urgence ne rime pas souvent avec pertinence. Pourtant la réalité du monde de l’entreprise pousse le manager à prendre rapidement ses décisions.

Combien de temps le manager peut-il accorder à sa réflexion ? (… Un certain temps, Merci Fernand).

Deux facteurs (La Poste ne recule devant aucun sacrifice) entrent en jeu :

la confiance que lui porte son équipe. Le temps de réflexion sera soit assimilé à sa compétence (capacité à évaluer les enjeux) soit à une authentique tergiversation mettant à mal son statut de décideur et donc de manager.

L’intérêt qu’il porte, au quotidien, à chacun de ses collaborateurs et à son équipe (entité à part entière). Intérêt qui lui permet d’appréhender, en temps réel, les signaux forts et faibles, leviers ou freins à la réussite de l’option choisie.

Ainsi, la prise de décision sera d’autant plus rapide et pertinente que le manager aura anticipé l’urgence.

Comment ? En étant à l’écoute de tous les éléments de communication qui ne passent pas (et tant mieux) dans le workflow !!!

Communication : Quand les TIC font « Tac »

Dans notre ère moderne (feu les temps…), nous clamons haut et fort (Chut !!! Pas trop quand même, le voisin a dégainé sa 22) les vertus de la communication … dans le couple, la famille, l’entreprise (voire dans le voisinage si le chasseur a remballé son instinct).

Chaque jour, les technologies nous apportent leur contribution pour allégrement passer de l’hygiaphone au smartphone tout en surfant sur le Web.2. Quelle magnifique démonstration par la preuve que l’Homme n’est pas une bête de somme (pour les sceptiques, je l’admets : il existe aussi des exceptions histoire de confirmer la règle, merci de compléter la liste ci-jointe…).

Pourtant … tous les matins, en posant nos charentaises ou nos mules (pour les têtes), nous chaussons nos œillères. Nous voici ainsi parés, pour ne regarder l’autre (chef, collaborateur, collègue ou situation) que sous l’angle que nous avons choisi. Résultat : Nous ne voyons que ce que nous avons décidé de voir.

Et comme au travail, l’homme est, par vocation, motivation ou obligation, un homme d’action (caractéristique non restreinte au palais Brongniart), notre vision dicte nos comportements, qui eux-mêmes, conditionnent ceux de notre interlocuteur.

Alors, avant de jeter le bébé avec l’eau du bain (Précision : c’est une image. On n’est jamais trop prudent quand on communique !!!), accordez la minute nécessaire à monsieur Cyclopède ou à madame Y. Ouvrez votre champ de vision, portez un autre regard, sans œillères.

• « Vous avez vu ? »
• « Il n’est peut-être pas aussi flemmard ? »
•« Elle n’est peut-être pas complètement nulle ? »

« Etonnant, Non ? »

Le bon sens est au rayon frais…

L’autre jour, en déposant mes articles à la caisse du supermarché (dont je tairai le nom car présent à chaque carrefour… ), je ne m’aperçus pas que l’emballage de mon rôti (et oui, je suis même infidèle à mon boucher, on ne se refait pas !) fuyait.

La caissière récupéra allégrement le paquet, et son jus, sur les doigts.

Cliente serviable, je m’en excusai.

Touchée par ma sollicitude, elle enchaina :

♦ Oh là ce n’est rien, le mois dernier c’est un berlingot de javel qui s’est répandu sur mon pantalon.

♦ Et alors ? … Et alors ?

Eh bien non, Zorro n’est pas arrivé. Sa direction a décrété qu’elle n’avait qu’à faire attention, et TOC !

Voilà, affligeant ! C’est au bas mot demander à une employée d’investir 10% de sa fiche de paie pour ne pas venir travailler en petite culotte !!!

Quand le bon sens déserte les rayons de la hiérarchie, la motivation des salariés ne peut réinvestir le champ de l’entreprise.

Mesdames, Messieurs les RH (et pas seulement de la grande distribution entendons-nous bien), vous qui élaborerez bientôt le plan de formation de votre entreprise, ne relâchez pas vos efforts, il y a encore une marge de progression

Pourtant restez lucides : de la théorie ne naît pas la bonne pratique. Il est nécessaire d’accompagner l’apprenant dans son apprentissage, lui permettre d’évaluer et relativiser les enjeux, de prendre conscience de ses actes (ou non actes), de sa communication.

Le manager naît naturellement bon (allez, plus ou moins, pas d’angélisme), c’est la société (avec ses objectifs toujours plus ambitieux, l’individualisme, la pression élevée au rang de composante de la relation au travail…) qui le corrompt. 

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