Manager n’est pas harceler

La médiatisation du harcèlement moral et ses conséquences, toujours désastreuses tant pour la victime que pour l’organisation, a pour mérite d’attirer l’attention de l’opinion publique sur un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

Il est évident que l’évolution des relations au travail génère un terreau favorable :

La vie sociale déserte les bureaux et ateliers, (Bienheureuse loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics qui favorise la collusion des fumeurs au bas de l’escalier)

Chacun pour soi (pendant que mon collègue est dans le collimateur, moi je n’y suis pas !) et même plus de Dieu pour tous, (le Saint Patron a dégringolé de son piédestal)

Dans la course à la productivité, les moments de convivialité sont rayés de la carte des ravitaillements (et pourtant, la performance se nourrit, aussi, de grandes tranches de rigolade).

La médiatisation est nécessaire à la prise de conscience individuelle et collective, car si nous fermons les yeux sur les dysfonctionnements de notre société (avec ou sans grand S) en déclamant « Abracadabra » 3 fois de suite (posologie actuellement en vigueur), nous ne serons pas résolutifs.

Toutefois, deux points méritent une attention particulière (la votre en particulier, très cher lecteur) :

Le harcèlement n’est pas l’apanage d’une catégorie d’entreprises. Qu’elles soient grandes ou petites, du secteur public ou privé, elles sont toutes susceptibles d’engendrer ce comportement.

Les managers (de bonne foi) sont dans une position délicate. Des salariés (j’ai dit « des » article indéfini, je n’ai pas écrit « tous ») peuvent invoquer le harcèlement à tort ou à travers comme moyen de pression.

Si le manager n’est pas au clair (de la Lune, je sais c’est facile) tant avec la définition du harcèlement moral (Article L. 1152-1 du Code du travail et évolutions successives de la jurisprudence de la Cour de Cassation) qu’avec la définition des bonnes pratiques managériales, il aura un réel souci de positionnement, in fine incompatible avec les attendus de l’entreprise.

Les qualités managériales de l’Autruche restant à démontrer, sortons la tête du sable !!!

Nul besoin d’opticien pour voir le monde…

Même le plus rétif d’entre nous à l’utilisation de l’informatique fait chaque matin, avant même d’avoir poser le pied à terre, l’expérience de la programmation.

Dès que les volutes du sommeil s’étiolent, notre cerveau fait la course avec le post-it du frigo : « Il faut que je pense à …. » « A 9 heures, il y a… » « Ce soir, les … ».

En même temps que nous structurons nos pensées, et ce tout au long de la journée, (voire plus pour les noctambules), elles s’ornent de couleurs plus ou moins attrayantes.

La couleur que nous adopterons (le fond d’écran de notre pensée se change aussi facilement que sur notre ordinateur) dictera la manière dont nous vivrons l’expérience.

Pour vous remercier d’avoir ouvert cet article, je vous offre cette histoire ….

Il était une fois un vieil homme assis à l’entrée d’une ville du Moyen-Orient.

Un jeune homme s’approcha et lui dit :

  • ♦ Je ne suis jamais venu ici ; comment sont les gens qui vivent dans cette ville ?

Le vieil homme lui répondit par une question :

  • ♦ Comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ?
  • ♦ Egoïstes et méchants. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’étais bien content de partir, dit le jeune homme.

Le vieillard répondit :

  • ♦ Tu trouveras les mêmes gens ici.

Un peu plus tard, un autre jeune homme s’approcha et lui posa exactement la même question.

  • ♦ Je viens d’arriver dans la région ; comment sont les gens qui vivent dans cette ville ?

Le vieil homme répondit de même :

  • ♦ Dis-moi, mon garçon, comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ?
  • ♦ Ils étaient bons et accueillants, honnêtes ; j’y avais de bons amis ; j’ai eu beaucoup de mal à la quitter, répondit le jeune homme.
  • ♦ Tu trouveras les mêmes ici, répondit le vieil homme.

Un marchand qui faisait boire ses chameaux non loin de là avait entendu les deux conversations. Dès que le deuxième jeune homme se fut éloigné, il s’adressa au vieillard sur un ton de reproche :

  • ♦ Comment peux-tu donner deux réponses complètement différentes à la même question posée par deux personnes ?
  • ♦ Celui qui ouvre son cœur change aussi son regard sur les autres, répondit le vieillard. Chacun porte son univers dans son cœur.

La bonne nouvelle est que nous percevons le monde tel que nous avons décidé de le voir.

Libre à vous de remplacer dans Votre histoire la ville par Votre entreprise et peut-être alors que demain …

Identifier les leviers de notre motivation

J’ai emprunté (et ce n’est pas sans intérêt) le chemin des écoliers pour faire ma rentrée mais me voici et, qui plus est, bien décidée à vous faire partager une rencontre. Non les voyeurs changez de site, pas question ici d’évoquer un sujet aussi, comme dire … bateau que les amours de bord de mer en période estivale.

Cet été, j’ai fait la connaissance de Michael Apter un psychologue, so british bien qu’installé aux U.S.A, qui cherche (et trouve) depuis près de 30 ans, les éléments fondateurs d’une nouvelle théorie de la motivation. Comprenez mon émoi, j’ai parlé avec une théorie : La Théorie du Renversement ou Echelle des Styles Motivationnels d’Apter (ESMA).

Je devine, à votre sourire en coin, les pensées qui fusent dans votre cerveau en ébullition : une nouvelle théorie de 30 ans d’âge ? Encore un remède miracle pour accroître la motivation ?

Au-delà du personnage, ce qui me séduit dans l’approche menée par Apter, et relayée par les neurones et expériences de psychologues et universitaires à travers le monde, c’est que je perçois cette théorie comme à la fois optimiste et responsabilisante. Je m’explique :

Vous avez tous été un jour ou l’autre (si ce n’est pas encore le cas, patience votre tour viendra) soumis à la question (Depuis que le Moyen-Age a sévi, on parle plus volontiers de tests ou évaluations).

Pour ses adeptes, le Pentothal, plus connu sous les vocables de MBTI, HBDI, Process Com ou autre Ennéagramme (…), révèle les traits de la personnalité. Bien sûr, le recours à ces pratiques peut être aidant pour ouvrir un échange avec un candidat ou un collaborateur mais leur propagation sert, plus souvent qu’à son tour, de valeur refuge pour enrober une fin de non recevoir.

Si les résultats sont bons, (bien sûr on vous dira toujours qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais résultats), c’est qu’ils correspondent en clair aux critères gravés sur la feuille de route du recruteur. Vous aurez alors obtenu le sésame pour entrer ou évoluer dans l’entreprise.

Et après, vous en faites quoi de savoir que vous êtes travaillomane, réformateur, INFJ ???

La théorie du renversement structure nos expériences pour mettre en évidence les styles motivationnels activés (ou pour faire moins savant, l’état d’esprit que nous adoptons pour aborder une situation) .

Nous avons tous accès à 4 paires d’états motivationnels. Nous sommes autant à l’aise dans un style que dans l’autre et pour chacune de nos actions, nous les sollicitions … à bon ou à mauvais escient, consciemment ou non !!!

La Théorie développée par Michael Apter est responsabilisante : elle nous permet de prendre conscience des styles activés dans une situation donnée et de « renverser » (d’où le nom de sa théorie) dans un autre état pour, par exemple gérer un stress ou sortir d’un sentiment de frustration.

C’est une théorie optimiste car elle ne nous fige pas dans un profil et nous enseigne que nous (comme nos chefs) sommes en capacité de changer !!!

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !