Bourse du Travail : Cote du senior, En hausse

Senior : la loi du 17 décembre 2008, applicable au 1er janvier 2010,  vous invite à sortir du placard.

Votre entreprise, d’au moins 50 salariés, a tout intérêt (intérêt financier, en France c’est le facteur number one de l’incitation) à favoriser votre maintien dans l’emploi après 55 ans.

Si vous recherchez un poste, senior d’au moins 50 ans, indiquez votre âge sur votre CV (en couleur, caractères gras, police 17). Ce n’est plus un handicap, c’est un argument de vente !!! La même loi « invite » les entreprises à vous recruter.

Comment ça marche Monsieur Bonaldi ? (Tiens un senior de 57 ans…)

Au 1er janvier, pour maintenir et/ou favoriser l’emploi des seniors, (c’est d’autant mieux si c’est les 2, nous sommes tous des seniors ou en devenir) : l’entreprise devra avoir un plan !

Un plan avec des objectifs chiffrés et suivis (d’effet tant qu’à faire !) pour s’atteler à, au moins 3, de ces actions :

Recruter des salariés âgés dans l’entreprise

◊  Anticiper les évolutions de carrières

◊  Améliorer les conditions de travail

Développer les compétences et les qualifications

◊  Aménager les transitions entre activité et retraite

◊  Transmettre les savoirs et compétences

Et si plan, y a pas ? Y a chèque… 1% de pénalité sur l’ensemble des rémunérations.

Oh, à quel bel élan (spontané) de Responsabilité Sociale nous pouvons nous attendre !!!

Nous sommes tous des « Laure Manaudou »

Nous sommes tous des « Laure Manaudou » en puissance, tous dotés de talents reconnus ou cachés.

Le talent ne grandit pas sans volonté.

Volonté de vivre sa vie même si le talent nous entraîne sur un chemin serpentant au loin du conformisme. Volonté de cultiver  son talent en répétant chaque jour, sans exception, ses fondamentaux.

Pas forcément gratifiant d’enchainer au quotidien les longueurs dans une piscine désertée ou de préparer son argumentaire commercial au volant de sa voiture société (même si c’est un Picasso !!!).

Qu’importe ! L’énergie, la créativité, la confiance en soi sont transcendées par la sacro-sainte motivation. Le talent se nourrit, naturellement, sans souffrance, dans le dépassement de soi.

Le talent grandit dans la reconnaissance de l’autre. Il s’étiole quand l’autre, entraineur ou manager, l’instrumentalise pour satisfaire sa propre (au sens figuré uniquement) réussite.

Le talent se nécrose dans l’adversité, il ne s’acclimate pas à la pression extérieure.

Alors comment protéger le talent ? Rendez-vous de ce pas (évitez celui de l’oie,  ce n’est pas un jeu) dans une bonne librairie. Des formules, plus ou moins ésotériques peuplent ses rayons « Management ».

Vous pouvez aussi juste à côté du talent faire pousser une plante en voie de disparition (il semblerait que le réchauffement climatique ait refroidi les relations humaines) : le Plaisir.

La Mutation du Chef

On se calme ! Je ne vous annonce pas que votre chef est muté mais pourquoi au-delà de la sémantique, le Chef est devenu (ou devrait dans son intérêt, celui de son équipe et de son entreprise) un Manager.

Il y a encore 10 ans, le chef était promu grâce à la bonne maîtrise de son art. La maîtrise s’accompagnant de quelques années de pratique, le chef se reconnaissait aisément à sa couronne de cheveux blancs. Son panache faisait autorité.

Aujourd’hui, (on se demande pourquoi …) l’iconoclaste a envahi l’entreprise. Est-ce un effet collatéral de la suppression du service militaire obligatoire ??? Toujours est-il que la jeune génération est indifférente aux galons et rétive au claquage de talons. Le statut du chef est déboulonné.

Le manager du XXIème siècle ne peut plus se targuer de la science des encyclopédistes. Sa connaissance est parcellaire, accessible sur les bancs de l’école (plus ou moins grande) et en 3 (des fois 4) clics sur la toile.

D’accord, feu le chef mais quid du manager des temps modernes ?

Manager s’apprend dans les écoles, les stages de formation, dans les livres mais avant tout  à l’épreuve de la vie en entreprise.  Un seul bémol (mais hélas de taille), toutes les entreprises n’accompagnent pas leur manager dans leur apprentissage, au risque de le laisser flirter avec le chefaillon et en final d’exploser en vol, équipe comprise.

Ce n’est pas à travers des procédures plus ou moins Iso que le manager apprend que :

Transmettre son savoir et partager celui de l’autre n’est pas nuisible au « statut »

Savoir plonger, au moment opportun, les mains dans le cambouis n’éclabousse pas les galons

♦ Le tableau Excel n’est pas l’outil miracle pour organiser, planifier, répartir équitablement  la charge de travail mais se réalise, aussi, en s’intéressant aux savoir-faire, aux compétences, aux affinités de ses équipiers

Prendre des décisions « impopulaires », si elles sont expliquées et assumées,  est bien moins préjudiciable que de ne pas en prendre

♦ Son statut lui donne les attributs pour valoriser le travail de ses équipiers, pour monter au créneau de la direction afin d’obtenir les moyens pour que son équipe exerce correctement sa mission

♦ Sa crédibilité repose sur sa capacité à tirer profit des échecs et à fêter les succès avec tous ses équipiers.

Mon propos n’est pas de décourager les managers en herbe, juste de leur faire sentir que c’est un savant dosage de savoir, de courage, d’autorité, d’humanisme… bref, une belle aventure humaine.

Un ultime message aux managers (nouveaux ou moins nouveaux) : Le manager est désigné par l’entreprise,  il devient manager quand son équipe le reconnait…

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !