L’entreprise serait-elle un marigot ?

Ressource et VousChacun son truc : Quand les transhumanistes misent sur la science et les biotechnologies pour garder le contact avec leur jeunesse, je préfère m‘adonner, entre deux interventions en entreprise, aux bains de jouvence en compagnie d’étudiants. Croyez-moi, ces immersions ne manquent pas de sel.

C’est en effet un privilège de pouvoir à la fois observer la vision des managers sur la jeune génération et étudier la vision des étudiants sur le monde du travail. Inutile de disposer d’un diplôme en ophtalmologie, le diagnostic est facile : les strabismes sont divergents (et le sel pique les yeux).

A la croisée des représentations surgit un marigot infesté de crocodiles relookés (avec talent) par les marchands de sourire :

  • Pour les managers : « les jeunes, des envahisseurs qui ne lèvent plus le petit doigt » (David Vincent réveille-toi)
  • Pour nos chères têtes blondes : « l’entreprise, un univers impitoyable » (JR sors de ce corps).

Loin de moi l’idée que la vie en entreprise pourrait être un long fleuve tranquille. Au cours de mes missions, j’embarque si souvent pour des eaux troubles que Candide n’est plus du voyage depuis longtemps. Pourtant ce que je sais, c’est que plus on aborde la relation de travail comme un rapport de forces, plus on crée les conditions de vie (façon de parler) du marigot.

De la défiance nait la défiance. De la défiance nait l’agressivité. De l’agressivité nait l’agressivité.

Pourtant, aussi impressionnantes soient les mâchoires du crocodile, aussi effrayants soient ses meuglements (registre de communication de prédilection du So-Rien), dans un écosystème, ce sont toujours les éléments les plus malins qui survivent aux plus imposants.

Etre malin, c’est quoi :

  • Assumer ses valeurs (aux 1ers signes de vacillement, effectuer un petit tour sur la terre ferme, les crocodiles y perdent de leur superbe)
  • Jouer à « Retors je te tiens par la barbichette », jeu qui consiste à imaginer et déjouer (sans être démasqué ni tomber dans la paranoïa) les coups bas et autres coups tordus que le crocodile pourrait vous porter

Le tout pour bénéficier de 72 000 heures de plaisir supplémentaires en donnant la chance à la convivialité de s’installer dans nos relations de travail.

Combattre le mal-être et si nous explorions le personal branding ?

Francoise Mathiaux - Coaching

Ressource et Vous

Vaillamment, le personal branding, après avoir traversé l’Atlantique (Rameurs, ramez. On avance à rien dans c’canoë…), franchit peu à peu les falaises (et autres fadaises) de notre culture nationale.

Choc culturel entre une démarche qui encourage l’homme à promouvoir sa différence et la pression exercée par notre société sur l’échelle « humilité maladive – ego exacerbé » où chacun de nous réalise (avec plus ou moins de succès) son numéro d’équilibriste.

Aborder le mal-être en changeant d’angle, et plutôt que de s’intéresser au « mal », se focaliser sur l’« être », c’est ce que je vous propose aujourd’hui en empruntant (en tout bien, tout honneur) les 3 clés d’entrée du personal branding : « Se connaître », « Se faire connaître », « Se faire reconnaître ».

L’être en souffrance ou plus légèrement (dixit Kundera) en quête de mieux-être, qui est-il ? Se donne-t-il l’autorisation de se connaitre ? N’agit-il pas, ne vit-il pas sa vie par procuration ? Le costume qu’il enfile chaque jour pour donner sa représentation sociale est-il taillé à la mesure de ses besoins, de ses motivations profondes ?

Son estime de soi bataille-t-elle régulièrement (à moins qu’elle n’ait rendu les armes) contre ses croyances limitantes : « ce n’est pas (ou pire encore) ce n’est plus possible », « je n’y arriverai jamais », « je ne peux pas »… ? La prise de conscience de ses talents est une arme de destruction massive des frustrations empilées dans le désordre par la récurrence des pensées négatives. Et bonne nouvelle, nous avons tous des talents (ce n’est pas là une parabole…).

Combattre le mal-être en explorant la richesse du personal branding, c’est se donner la permission d’une belle séquence d’introspection pour débusquer les dissonances et pour mieux prendre conscience de sa valeur, de ses envies, du sens que l’on veut donner à sa vie.

Quand ce beau travail sur soi s’accomplit, l’usurpation d’identité disparaît. L’individu recouvre son authenticité, ses pensées et ses actes sont en cohérence.

Et n’en déplaise aux grincheux que le personal branding hérisse (poils compris), l’individu qui suit ce cheminement ne se vend pas… on l’achète car il rayonne, de naturel, de plaisir.

La transgression bienveillante

Hommage à un représentant de l’Ordre Public rencontré il y a un mois et demi.

La forêt, repaire de la faune sauvage et des amoures clandestines, camoufle aussi une magnifique paire de jumelles. Bingo, des gendarmes, peu engagés dans la traditionnelle chasse aux œufs du lundi de Pâques, m’intiment l’ordre de faire escale auprès d’eux. La transgression a ses limites, j’obtempère.

Le chef se précipite (sans excès de vitesse) et me pose la question de circonstances :  « Vous savez pourquoi nous vous arrêtons ? ».

La date du jour me donne l’occasion d’adopter le registre de la sympathie : « Deux solutions, soit j’allais un PETIT PEU trop vite soit, comme nous sommes le 1er avril, c’est une blague».

La 1ère hypothèse ayant été retenue, le chef et moi conversons pendant que ses complices rédigent le procès-verbal.

Interrogatoire bienveillant sur mon activité, échanges autour du plaisir qui prime sur la recherche du profit (confirmé par le regard croisé que nous posons sur ma Lamborghini Modèle Clio Série 2005), mais aussi sur la difficulté, même en uniforme galonné, de manager aujourd’hui.

Hélas, la promptitude de ses collègues mit fin à nos batifolages. Sans rancune (jouer suppose d’accepter de perdre), je saluai tout l’équipage.

Hommage à vous brigadier pour cette transgression qui fait que la facture ne m’est pas parvenue. Hannah Arendt aurait été fière de vous, vous qui avait pris la liberté de transgresser la règle pour apporter une petite dose d’humanité (à 90€ et 2 points…).

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !