Le pouvoir en coulisses

Ressource et VousVous avez, sans nul doute, goûté le pertinent article : L’entreprise serait-elle un marigot ? (Merci Céline, tu as les pieds bien au sec) qui s’attache à démontrer les limites du rapport de forces.

Ce midi, j’ai assisté, non sans délices, à une illustration savoureuse du propos à la caisse d’un restaurant…

Attendant patiemment pour m’acquitter de l’addition (l’honnêteté n’est pas la seule à payer), je vois un serveur se précipiter vers le patron (joyeusement) concentré sur les encaissements.

Sans pour autant rendre son tablier (accessoire non fourni dans le scénario), il lui annonce bruyamment :

  • Table 6, tu ne fais pas de réduction. Pas de réduction aux clients de la « 6 », il y a des limites au mal-parler.

Le regard du patron virevolte entre l’envie manifeste de marquer son soutien à son employé et l’embarras de me voir témoin de cet échange. Pour lui enlever tout scrupule, je lui suggère (benoîtement) de remplacer la réduction par un supplément…

Bingo : Je suis repartie avec mon ticket de carte bleue et le beau sourire complice du serveur (Il n’y avait pas que la sauce de ravigotée…).

Rappel aux clients de la « 6 » :

  • Dans l’expression « le client est roi », roi n’est pas synonyme de despote
  • Un roi qui a la tête sur les épaules (et souhaite la garder) sait que le sceptre est un seulement un attribut du pouvoir, il ne confère pas tous les pouvoirs (vous avez payé un bonus pour l’apprendre…)
  • Au restaurant, l’homme debout est le serveur !!!

L’entreprise serait-elle un marigot ?

Ressource et VousChacun son truc : Quand les transhumanistes misent sur la science et les biotechnologies pour garder le contact avec leur jeunesse, je préfère m‘adonner, entre deux interventions en entreprise, aux bains de jouvence en compagnie d’étudiants. Croyez-moi, ces immersions ne manquent pas de sel.

C’est en effet un privilège de pouvoir à la fois observer la vision des managers sur la jeune génération et étudier la vision des étudiants sur le monde du travail. Inutile de disposer d’un diplôme en ophtalmologie, le diagnostic est facile : les strabismes sont divergents (et le sel pique les yeux).

A la croisée des représentations surgit un marigot infesté de crocodiles relookés (avec talent) par les marchands de sourire :

  • Pour les managers : « les jeunes, des envahisseurs qui ne lèvent plus le petit doigt » (David Vincent réveille-toi)
  • Pour nos chères têtes blondes : « l’entreprise, un univers impitoyable » (JR sors de ce corps).

Loin de moi l’idée que la vie en entreprise pourrait être un long fleuve tranquille. Au cours de mes missions, j’embarque si souvent pour des eaux troubles que Candide n’est plus du voyage depuis longtemps. Pourtant ce que je sais, c’est que plus on aborde la relation de travail comme un rapport de forces, plus on crée les conditions de vie (façon de parler) du marigot.

De la défiance nait la défiance. De la défiance nait l’agressivité. De l’agressivité nait l’agressivité.

Pourtant, aussi impressionnantes soient les mâchoires du crocodile, aussi effrayants soient ses meuglements (registre de communication de prédilection du So-Rien), dans un écosystème, ce sont toujours les éléments les plus malins qui survivent aux plus imposants.

Etre malin, c’est quoi :

  • Assumer ses valeurs (aux 1ers signes de vacillement, effectuer un petit tour sur la terre ferme, les crocodiles y perdent de leur superbe)
  • Jouer à « Retors je te tiens par la barbichette », jeu qui consiste à imaginer et déjouer (sans être démasqué ni tomber dans la paranoïa) les coups bas et autres coups tordus que le crocodile pourrait vous porter

Le tout pour bénéficier de 72 000 heures de plaisir supplémentaires en donnant la chance à la convivialité de s’installer dans nos relations de travail.

S’enrichir à moindre coût

Ressource et VousDernier post en date du 8 Septembre, c’est le prix à payer pour une période de temps chaud chaud chaud et tant pis si ce n’est pas la technique la plus pertinente pour optimiser le référencement sur Google.

Je profite. Je profite de cette période propice pour thésauriser à outrance, consciente que l’activité est branchée sur courant alternatif…  J’accumule, je capitalise, j’amoncelle, j’amasse et autres synonymes associés. Serai-je sur le chemin de la déclaration à l’ISF ? Que nenni, la route est longue et comme je ne l’emprunte pas, j’ai peu de risques de toquer à la porte du Cerfa 11284*15…

Ma fortune, je la construis sur la multiplicité et la diversité des rencontres, la densité d’un regard, la fugacité d’un sourire, la complicité silencieuse ou riante, la communion de pensées (plus ou moins avouables mais si savoureuses dès qu’elles sont partagées).

« Complicité », un mot que j’affectionne chaque jour un peu plus. Un état magique où chacun va au-delà de soi-même pour rencontrer l’autre, sur un territoire d’émotions, de « lâcher-prise ». Un territoire où chacun s’autorise à redécouvrir l’humanité qui est en lui, où chacun s’autorise à découvrir l’humanité qui est en l’autre.

Ce bonheur, d’une fraction de secondes à quelques heures, nous rappelle que l’homme est un animal social qui a le pouvoir (et la responsabilité) de dompter le loup qui sommeille en lui. Croyez-moi, c’est fort réconfortant dans une époque où même les clowns ne sont plus forcément drôles…

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