Entreprise, si vous voulez changer, changez vos managers !

Dans l’entreprise, à chaque étape d’une transformation structurelle, organisationnelle ou managériale, quand les changements ne sont pas expliqués (le Quoi ? et le Pour Quoi ?), quand les appréhensions ne sont pas intégrées (rationnelles et irrationnelles), quand les messages de confiance ne sont pas audibles (confiance dans la capacité à réussir de l’organisation et du collaborateur), le salarié développe les mêmes comportements de peur que lorsqu’il croise un lion au coin du bois.

Tous les warnings clignotent au rouge-sang : le danger, avéré ou non, se démultiplie sous l’effet de l’imaginaire, des préjugés, des croyances, de la rumeur…

Le collaborateur a le choix alors entre :

  • Agressivité : Il mènera le combat, il sera « contre » même si avec une prise en considération différente de son être et de ses peurs, il aurait pu être « pour »
  • Fuite : Il se résignera (au moins en façade mais peu importe son manager n’a de toute façon pas le temps d’aller au-delà) et viendra gonfler les rangs des béni-oui-oui. Armée d’inféodés ô combien contributive à la critique constructive, à la créativité, à la prise d’initiatives, à la responsabilisation

Entreprise, si vous voulez changer, changez vos managers. Faites-les grandir dans la conduite du changement (Ce n’est pas un investissement one-shot. Le changement, c’est juste la vraie vie de l’entreprise des temps modernes). Accompagnez-les dans la remise en cause de leurs certitudes, apprenez-les à comprendre que leur pouvoir ne consiste pas à imposer le changement mais à le faciliter.

Entreprise, aidez vos managers car dans les phases de transformation s’il y a bien une chose qu’ils partagent avec les collaborateurs, c’est la peur du changement.

La transgression bienveillante

Hommage à un représentant de l’Ordre Public rencontré il y a un mois et demi.

La forêt, repaire de la faune sauvage et des amoures clandestines, camoufle aussi une magnifique paire de jumelles. Bingo, des gendarmes, peu engagés dans la traditionnelle chasse aux œufs du lundi de Pâques, m’intiment l’ordre de faire escale auprès d’eux. La transgression a ses limites, j’obtempère.

Le chef se précipite (sans excès de vitesse) et me pose la question de circonstances :  « Vous savez pourquoi nous vous arrêtons ? ».

La date du jour me donne l’occasion d’adopter le registre de la sympathie : « Deux solutions, soit j’allais un PETIT PEU trop vite soit, comme nous sommes le 1er avril, c’est une blague».

La 1ère hypothèse ayant été retenue, le chef et moi conversons pendant que ses complices rédigent le procès-verbal.

Interrogatoire bienveillant sur mon activité, échanges autour du plaisir qui prime sur la recherche du profit (confirmé par le regard croisé que nous posons sur ma Lamborghini Modèle Clio Série 2005), mais aussi sur la difficulté, même en uniforme galonné, de manager aujourd’hui.

Hélas, la promptitude de ses collègues mit fin à nos batifolages. Sans rancune (jouer suppose d’accepter de perdre), je saluai tout l’équipage.

Hommage à vous brigadier pour cette transgression qui fait que la facture ne m’est pas parvenue. Hannah Arendt aurait été fière de vous, vous qui avait pris la liberté de transgresser la règle pour apporter une petite dose d’humanité (à 90€ et 2 points…).

Manager avec affect et Manager par l’affect

A la demande générale (ou tout du moins celle de Jules), je m’extirpe de la caverne où je me suis réfugiée ces dernières semaines pour écrire cet article sur la différence entre Manager avec affect et Manager par l’affect, dans le prolongement du post précédent : Management fusionnel.

Il faut dire que je n’éprouve aucune culpabilité à prendre quelques libertés avec les échéances professionnelles que j’ai à tenir car le client pour lequel mes nuits se confondent avec le jour (n’en déplaise à Platon) a marqué une forte réticence quand j’ai tenté de le convaincre (le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté) qu’un manager devait aimer ses équipiers.

Joli paradoxe de la langue française et de notre société où « Aimer ses collaborateurs » suscite une réaction de peur alors qu’ « Aimer le chocolat » suggère le plaisir (vous pouvez remplacer le chocolat par la soupe, ça fonctionne aussi).

L’Entreprise qui s’engage sur la voie de l’épanouissement professionnel, du bien-être au travail, de la motivation de ses salariés, est-elle tant éloignée de la définition de Leibniz : « Aimer, c’est se réjouir du bonheur d’autrui » ?

Quand un cadre manage avec affect, il intègre dans la mise en place de son organisation, dans le déploiement de ses objectifs, dans sa prise de décision, dans sa communication, dans sa posture, la dimension humaine.

Quand le cadre manage par l’affect, il donne à penser à ceux qui peuvent lui servir qu’il les aime, mais ce qu’il aime c’est exclusivement lui, son statut, ses prérogatives, son pouvoir.

Pour être un manager accompli, « Osez Aimer » vos équipiers.

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !