Management fusionnel

Confrontée à plusieurs reprises en quelques semaines à une relation fusionnelle (pour les grivois, passez votre route, relation fusionnelle mais chaste !) entre des cadres et leurs managers (N-1), j’ai pu apprécier (sans apprécier) l’inconfort de ce lien.

Au premier plan, nous pouvons sans trop de difficultés, identifier le risque d’une dépendance affective qui entretient allègrement la confusion dangereusement manipulatoire entre « manager avec affect » « manager par l’affect » (Thème qui mériterait un post à lui tout seul).

En second lieu, il n’est point besoin d’être devin pour imager que le lien fusionnel puisse un jour se rompre. Terme d’une relation de l’excès, où l’émotivité et la subjectivité font office de sextant, la rupture connaîtra une probabilité proche de zéro pour se dérouler « en douceur ». Bien sûr, les « encore plus optimistes que moi » argueront de la chance qui peut être donnée à tout un chacun de se réconcilier, je ne le nie pas mais je reprendrai simplement l’image de la feuille froissée : Prenez une belle feuille blanche (relation fusionnelle, tout est lisse…), froissez-la pour obtenir une boule bien compacte (avec toute l’énergie et la hargne de la rupture) et maintenant décidez de restaurer le lien affectif, défroissez votre page (fer à vapeur chaudement déconseillé). Votre feuille blanche est-elle redevenue lisse ? Est-elle à nouveau immaculée ? Ah! Elle a des cicatrices ? Des déchirures ?

Le 3ème point dont j’ai pris conscience (mais peut-être l’avez-vous détecté depuis longtemps), c’est le piège dans lequel se trouvera, un jour ou l’autre, enfermé l’équipier « lambda ». Après avoir (peut-être) jalousé ce cercle dont il est exclu, il développera un fort sentiment d’impuissance quand confronté à une mésentente avec son manager, il ne pourra envisager (à tort ou à raison peu importe) de recourir à l’arbitrage de son N+2. Persuadé de n’avoir aucun recours, d’être pris en tenaille entre son N+1 et son N+2, sa rumination fertilisera sa perception d’être injustement traité. Et là, mesdames messieurs les managers, à défaut d’avoir (au pire) produit un fidèle ennemi vous aurez, au moins, perdu un allié …

Comment économiser votre budget formation ?

Brûlante d’actualité (sous réserve que l’on puisse parler d’actualité quand sa récurrence s’étale sur un minimum de 3 ans…), les services RH doivent réitérer en cette fin d’année leur périlleux numéro d’équilibristes. L’assiette de calcul du budget formation (la masse salariale) s’apparente plus exactement à une sous-tasse (réduction des effectifs, stagnation des rémunérations…) et les coups de pouce à l’obligation légale reculent sous les coups de canif.

Alors comment répondre au mieux aux demandes et besoins de formation avec un budget toujours plus efflanqué ?

Un conseil (non imputable mais gratuit…) : Quand les cadres de votre entreprise, en recherche de performance pour leur service, vous demanderont d’inscrire leurs managers de proximité sur des modules de formation managériale, suggérez-leur d’en être les 1ers bénéficiaires… Le nombre des stagiaires sera réduit (solution économique) et les pratiques managériales gagneront en cohérence sur lensemble de la ligne hiérarchique (solution efficace).

En ces temps de vaches maigres, ce serait dommage de prendre le risque de laisser le poisson pourrir par la tête (…)

Manager en 3D

Comme je vous ai abandonnés depuis quelques semaines pour animer des formations auprès de managers, issus de secteurs d’activité divers et variés, positionnés à des niveaux plus ou moins élevés dans le graphe de décision des entreprises, je reprends ma plume pour vous faire partager ce retour d’expérience.

De tempérament un tantinet taquin, je m’amuse à introduire chacune des sessions de formation par la notion de « Fondamentaux du management », histoire d’évaluer à la volée la capacité de remise en cause des participants.

Effet garanti. Les réactions s’expriment bruyamment dans le langage non-verbal  dans un registre que je qualifierai volontiers de « dubitatif » : de splendides mimiques accompagnent, au choix, la contemplation du plafond ou celle de la feuille blanche du bloc-notes.

Pas encore entièrement convaincue d’adopter la culture japonaise (O hayou gozaimasu Mathieu), après quelques secondes qui s’écoulent en minutes pour les joyeux stagiaires, je mets fin à la programmation du hara-kiri.

Comment annihiler cette hostilité grandissante ? « Il suffit » (qu’il s’agisse du vieux de la vieille qui déjà tout petit fourbissait ses armes dans le jardin d’enfants ou du jeune loup qui a décroché l’an dernier son diplôme es sciences de manager) d’établir un raccourci rapide, mais immanquablement efficace, avec le sportif de haut niveau.

La comparaison est flatteuse quoique réaliste. Que serait la performance du coup droit lifté de Rafael Nadal si, à chaque entrainement, il ne travaillait pas inlassablement ses jambes (alors qu’il en était doté, rappelons-le, dès la naissance) ? Déplacements multidirectionnels et virils pas chassés, vitesse, stop, endurance…

Après cette série d’échauffements (où le consensus se fait autour du caractère sportif du management), la formation peut démarrer sans risque de claquages.

A chacun de prendre conscience de ses points forts pour les travailler et renforcer sa posture managériale. A chacun de prendre conscience de ses points faibles pour (sans débauche outrancière d’énergie) les apprivoiser afin qu’ils ne virent pas au handicap.

Votre sagacité vous oblige : bien que captivé par la lecture de ce post, vous voyez (à regret) sa fin approchée sans en avoir décodé le titre « Manager en 3D ».

Ne cherchez pas les effets spéciaux. En management, plus ils sont rares, plus le manager forge, durablement, son autorité naturelle.

L’unique prétention de ce titre est de mettre en relief les 3 dimensions de la posture que tout manager se doit de mettre et remettre sur le métier avec : ses collaborateurs (individualité et équipe), son Entreprise (hiérarchie et collègues) et lui-même.

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !