Déceler la motivation en entretien de recrutement, et après ?

Françoise MathiauxTout recruteur, quel que soit le poste proposé, recherche Le Candidat Motivé. De l’autre côté du bureau, le prétendant, modelé par le battage médiatique autour de l’accès à l’emploi, sait (sans forcément savoir comment) qu’il doit le convaincre de sa motivation.

Grand alchimiste, le recruteur incorpore dans l’entretien (le pluriel serait plus proche de la réalité des entreprises qui réinventent le miracle de la multiplication) : questionnement, observation, vérification, recoupement, test, feeling, présupposés, croyances pour élaborer le filtre de motivation.

Au final, (c’est souvent une lutte pour vaincre la peur de décider…), par conviction ou faute de mieux, le candidat est adoubé Nouvel Entrant.

Tout aussi pertinent que soit le recruteur dans le processus de sélection, tout aussi honnête que soit le postulant dans ses réponses, la motivation exprimée par le candidat ne l’est jamais qu’à l’aune de l’idée qu’il s’est construite de l’entreprise, du poste, de ses missions et responsabilités, de l’ambiance de travail, de ses perspectives (…).

Alors, comment dans les phases d’intégration et de consolidation, l’entreprise transforme-t-elle l’idée en vécu ?

L’entreprise qui réussit ce challenge sait que la motivation est un élément universel, présent dans le patrimoine de chaque individu. Elle dispose de leviers pour la stimuler mais humble, elle sait aussi que les stimuli ne doivent leur efficacité qu’à la rencontre du besoin du collaborateur.

En adoptant cet angle de vue, la question n’est plus de savoir si le collaborateur est ou non motivé, mais par quoi. L’étendue des besoins (de chacun et du collectif de travail), leur nature, leur intensité ayant la constance de l’inconstance, la question se pose sans modération

Entreprise : il vaut mieux en rire…

Pour évaluer les RPS (en version longue : Risques Psycho-Sociaux), les entreprises disposent dans leur boite à outils (expression tendance) de toute une batterie d’indicateurs.

Non répertorié par les organismes de référence (car professionnellement incorrect dans un monde où il est de bon ton d’encenser la rationalité) le rire, signal visuel et sonore, est pourtant un indice majeur pour apprécier l’ambiance qui règne dans une équipe.

Plutôt que de surenchérir dans l’ingurgitation de remèdes miracles pour soigner la performance, la motivation, la communication, redécouvrons déjà (et enfin) les pouvoirs magiques du rire. Le rire qui terrasse le personnage forgé par l’institution, trace le plus court chemin pour entrer en relation avec l’autre, dédramatise les tensions du quotidien et renforce la complicité.

Laissez éclater le rire pour souder le collectif 🙂

Manager avec affect et Manager par l’affect

A la demande générale (ou tout du moins celle de Jules), je m’extirpe de la caverne où je me suis réfugiée ces dernières semaines pour écrire cet article sur la différence entre Manager avec affect et Manager par l’affect, dans le prolongement du post précédent : Management fusionnel.

Il faut dire que je n’éprouve aucune culpabilité à prendre quelques libertés avec les échéances professionnelles que j’ai à tenir car le client pour lequel mes nuits se confondent avec le jour (n’en déplaise à Platon) a marqué une forte réticence quand j’ai tenté de le convaincre (le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté) qu’un manager devait aimer ses équipiers.

Joli paradoxe de la langue française et de notre société où « Aimer ses collaborateurs » suscite une réaction de peur alors qu’ « Aimer le chocolat » suggère le plaisir (vous pouvez remplacer le chocolat par la soupe, ça fonctionne aussi).

L’Entreprise qui s’engage sur la voie de l’épanouissement professionnel, du bien-être au travail, de la motivation de ses salariés, est-elle tant éloignée de la définition de Leibniz : « Aimer, c’est se réjouir du bonheur d’autrui » ?

Quand un cadre manage avec affect, il intègre dans la mise en place de son organisation, dans le déploiement de ses objectifs, dans sa prise de décision, dans sa communication, dans sa posture, la dimension humaine.

Quand le cadre manage par l’affect, il donne à penser à ceux qui peuvent lui servir qu’il les aime, mais ce qu’il aime c’est exclusivement lui, son statut, ses prérogatives, son pouvoir.

Pour être un manager accompli, « Osez Aimer » vos équipiers.

Accompagner les acteurs de l’entreprise sur leurs scénarios professionnels !